La période des Fêtes et les cartes de vœux envoyées à cette occasion ont laissé un goût amer à l’un de nos lecteurs. En ce début d’année, Jürg Haisch, galeriste à Genève, ne décolère pas d’avoir reçu en retour plusieurs cartes, ainsi qu’un carton de vin.
«Pourtant, j’ai vérifié les adresses de mes clients avec le programme Telinfo, elles sont correctes, s’insurge-t-il. Il est étonnant que La Poste, qui augmente ses tarifs, soit par contre incapable de distribuer le courrier.»
Les facteurs seraient-ils moins efficaces que par le passé? Renseignements pris auprès de La Poste, il s’avère qu’elle a effectivement commis une erreur avec le colis. Le remboursement (en timbres) du prix de l’envoi a été accompagné d’excuses. Mais pour trois des cartes, la régie fédérale dit n’avoir rien à se reprocher, du moins selon les règles qu’elle s’est fixées. En effet, le délai de redistribution du courrier, en cas de déménagement, échoit après douze mois. Or, deux des destinataires avaient déménagé depuis plus d’un an et le troisième était décédé, également depuis plus d’un an.
Deux CD-Roms par an
Le problème semble donc plutôt provenir du programme de recherche d’adresses et de numéros de téléphone, Telinfo. Mais, Swisscom Directories (appartenant à 51% à Swisscom) conteste aussi avoir commis une erreur. «Nous avons un contrat avec les sociétés de téléphonie, notamment Swisscom, Sunrise et Orange, relève Mar-
tin Lüthi, porte-parole de l’entreprise. Dès qu’elles en ont connaissance, elles nous transmettent les changements concernant leurs clients et nos données sont immédiatement mises à jour.»
Deux CD-Roms par année sont mis en vente. L’actualisation des adresses est arrêtée un mois avant la commercialisation. Par exemple, la dernière version de ce fichier, Telinfo 11/03, ne contient pas les modifications intervenues à partir du mois d’octobre 2003. Et c’est avec une version plus ancienne que notre lecteur a procédé au contrôle de son fichier.
Population mobile
Mais, à 69 fr. le programme (189 fr. pour la version «réseau»), les clients hésitent à se le procurer deux fois par année. Du coup, le problème rencontré par Jürg Haisch est, hélas, très courant. D’autant que les habitants de notre pays sont plutôt du genre mobile: 15% de la population suisse déménage chaque année, ce qui représente 450 000 changements d’adresse et, surtout, pas moins de 52 millions de retours tels que ceux vécus par notre lecteur!
Dès lors, comment vérifier les adresses des personnes à qui on n’écrit que rarement? Pour ceux qui n’ont pas d’ordinateur, les possibilités ne sont guère réjouissantes. Les annuaires papier, qui sortent chaque année, n’offrent pas des données très actuelles: la mise à jour est arrêtée entre deux et trois mois avant leur parution. De plus, si les abonnés au réseau fixe reçoivent gratuitement le «bottin» de leur région, ils doivent en revanche payer les exemplaires supplémentaires (13,65 fr., y compris l’envoi). Appeler le 111 reste donc la seule solution pour obtenir une information récente. Mais le coût de ce service est élevé: 1,60 fr. pour deux renseignements, plus la durée d’appel, soit 25 ct. la première minute si on téléphone d’un appareil fixe, puis 8 ct. pour les minutes suivantes (4 ct./min la nuit et le week-end).
Les utilisateurs de l’internet ont plus de chance puisqu’ils ne paient que le prix de la connexion. Et sur le site gratuit www.directories.ch, ils retrouvent toutes les coordonnées contenues sur le CD-Rom de Telinfo avec l’avantage supplémentaire de l’actualisation quasi instantanée des adresses et des numéros de téléphone. Le répertoire est divisé entre les entreprises (pages jaunes) et les privés (pages blanches). Et, si on a un ordinateur mais pas d’accès à Internet, il existe depuis l’an dernier une version réduite de Telinfo, où figurent les adresses et numéros de téléphone mais pas les autres services. Ce CD-Directories coûte 29 fr.
Fichier contrôlé par La Poste
Mais l’utilisation de ces outils peuvent se révéler fastidieux, suivant le nombre d’adresses à vérifier. Pour des gros fichiers, comme ceux des entreprises ou des associations, il existe la société DCL Data Care AG, à Kriens (détenue à 100% par La Poste). C’est là que sont recensées toutes les adresses postales et qu’atterrissent tous les avis de déménagement. Ainsi, une société peut soumettre son fichier à DCL, qui va le contrôler et le mettre à jour. Une prestation qui n’est toutefois rentable qu’à partir de 3000 à 4000 adresses.
«La Poste, et donc DCL, ne vend aucune adresse, souligne Angel Gonzalo, directeur du marketing et des ventes chez DCL. Nous ne faisons que transmettre les changements pour des adresses qui étaient déjà connues des sociétés qui nous soumettent leur fichier. Et, bien entendu, les personnes qui ont demandé que leur nouvelle adresse ne soit pas transmise ne figurent pas dans les modifications que nous communiquons à nos clients.» Une précision encore: aucune demande privée n’est acceptée. Pas question, donc, de passer par DCL pour retrouver un ancien copain d’école ou une cousine perdue de vue.
J. F.
Annuaires sur l’internet:
www.directories.ch
www.telsearch.ch