Plus élégante qu’au stylo bille ou au feutre, l’écriture à la plume donne une note très personnelle aux messages envoyés. Afin de tester la qualité des porteplumes vendus en Suisse, nous en avons confié dix au Laboratoire allemand PZT, qui a évalué la qualité de leur écriture, leur prise en main ou encore leur robustesse (lire encadré page 25). Le prix des modèles testés oscille entre 4.90 fr. et 95 fr.
Notre choix s’est porté sur des plumes d’une largeur d’écriture «M», la plus répandue en raison de son bec arrondi. Les personnes qui préfèrent une écriture fine ou extrafine opteront pour une largeur «F» ou «EF». Ces conseils sont également valables pour les gauchers, qui devront toutefois acheter un modèle spécial.
Un seul et unique modèle jugé «satisfaisant»
Les résultats de notre test sont réjouissants: neuf modèles sur dix obtiennent la mention «bon». Avec une note finale de 5.4, les stylos des marques Lamy et Waterman se hissent sur la première marche du podium. Le modèle de Coop, jugé «satisfaisant», termine en queue de peloton (voir tableau pages 24-25). La régularité de l’écriture, l’épaisseur du trait, le débit d’encre ainsi que la prise en main constituent ses principales faiblesses. Selon les experts, les doigts de l’utilisateur glissent le long de son boîtier. En outre, la plume gratte le papier et produit un son désagréable en écrivant.
Ces deux derniers défauts ont également été constatés par nos testeurs pour le Papeteria, de Migros, jugé toutefois «bon» par les experts du laboratoire. Vendu au prix très attractif de 4.90 fr., c’est aussi le plus avantageux de notre sélection. Les testeurs ont en revanche appréciés son corps de plume transparent, permettant de contrôler le niveau d’encre. Un avantage que les autres porteplumes n’offrent pas, à l’exception du modèle de la marque Lamy, vainqueur du test. Ce dernier a toutefois déçu les experts au test de stabilité du clip.
Chère et peu maniable
Une plume de qualité doit être agréable à manier. C’est pourquoi les spécialistes recommandent de l’essayer avant de l’acheter et de ne jamais la prêter, au risque de la déformer. La Faber Castell, la plus chère de notre test, obtient un score décevant au critère de l’ergonomie, les testeurs l’ayant trouvée peu agréable et fatigante.
La majorité des encres fournies par les fabricants à l’achat du porteplume se sont révélées de bonne qualité, voire de très bonne qualité pour le Pelikan. Les adeptes de l’encrier peuvent remplacer les cartouches par un convertisseur (cartouche rechargeable), compatible avec la plupart des plumes. Pour celles qui acceptent les cartouches courantes, on utilisera un convertisseur standard et, pour celles qui n’acceptent que les cartouches de la mar que, il faudra l’équiper d’un convertisseur de la marque également. Les prix démarrent à 12 fr. chez Waterman, contre 8 fr. environ chez Parker. A noter enfin: le bloc de plume des modèles de Lamy, Waterman, Pelikan et Online peut être changé à la main. Idem pour celui de Caran d’Ache, qui a toutefois donné du fil à retordre aux experts. En cas de difficulté, ces derniers recommandent de s’adresser à un commerce spécialisé.
Gertrud Rall / cg
CONSEILS PRATIQUES
Entretenir sa plume pour qu’elle dure plus longtemps
Pour continuer de fonctionner correctement sur le long terme, la plume doit être nettoyée tous les deux à trois mois, particulièrement si le stylo n’est pas utilisé régulièrement et que l’encre a séché. Il en est de même si le débit d’encre devient irrégulier ou qu’il s’interrompt, si le dispositif d’alimentation est bouché ou, tout simplement, avant de changer de couleur d’encre. Attention: le nettoyage doit être fait à l’eau chaude et claire, sans aucun détergent.
Sécher ensuite les pièces à l’aide d’un chiffon doux et non pelucheux, en essayant d’atteindre les recoins. Laisser enfin sécher le styloplume à l’air libre pendant quelques heures, afin de permettre l’évacuation de l’humidité.
EN DÉTAIL
Les critères du test
Nous avons confié dix stylos plume au Laboratoire allemand PZT. Deux experts et cinq testeurs les ont évalués selon les critères suivants.
- Qualité de l’écriture
Cinq personnes ont écrit un texte deux fois avec chaque plume et se sont ensuite prononcées sur la qualité de l’écriture. Sa régularité et le débit d’encre ont été évalués avec une loupe de laboratoire. L’épaisseur du trait a également été prise en considération. - Prise en main
Les testeurs ont apprécié la maniabilité des stylos et la sensation à l’écriture. - Examen technique
La tendance de l’encre à sécher constitue le principal critère retenu pour l’examen technique. Afin de mesurer, les spécialistes ont laissé les plumes 3, 15 et 60 heures sans capuchon sur le dessus d’une table et ont mesuré le temps nécessaire pour pouvoir de nouveau l’utiliser. La durée d’amorçage après l’insertion d’une nouvelle cartouche a également été mesurée, de même que la stabilité et la résistance du clip. Pour le test de chute, les experts ont lâché les plumes à douze reprises depuis une hauteur d’un mètre. - Qualité de l’encre
Les stylos ont été testés avec l’encre originale fournie par les fabricants. Le laboratoire a vérifié la résistance de l’encre à la lumière (intensité de la couleur après une exposition de 48 heures sous une lumière UV) ainsi que l’hydrosolubilité de l’encre 24 heures après l’écriture.