Les jardins modernes conviennent peu aux oiseaux, aux hérissons et autres papillons qui n’y trouvent plus d’endroits où se cacher, se nourrir et se reproduire. Les Services cantonaux de l’environnement ont établi une Charte des jardins (www.energie-environ
nement.ch) contenant des engagements simples pour aménager son jardin et favoriser la nature. Quelques exemples.
Nettoyer, oui, mais pas tout
Un terrain totalement nettoyé et tondu jusqu’en bordure de propriété n’est pas accueillant pour les animaux. Les hérissons, par exemple, construisent des igloos de feuilles mortes pour passer l’hiver, les lézards cherchent des cailloux chauffés par le soleil, les jeunes merles qui sortent du nid ont besoin de branches pour se cacher…
La bonne idée
- Dans un coin du terrain, laisser un tas de bois, de cailloux et de feuilles mortes. On peut même créer un «minihôtel» pour la petite faune avec un arrangement de branches et de cailloux agrémenté de plantes grimpantes.
Le tueur à la clochette
Câlin lorsqu’il le veut, le chat domestique est aussi le plus redoutable prédateur de nos jardins. Jeunes oiseaux, musaraignes, lézards sont ses proies de prédilection. Certes, son instinct est naturel, mais la grande densité de ce mammifère en zone résidentielle est problématique. Une dizaine d’entre eux peuvent ainsi passer dans un jardin durant une seule nuit.
Les bonnes idées
- Munir l’animal d’un grelot ou d’une clochette. Cet avertisseur doit tinter facilement, sinon le chat apprendra à se déplacer sans la faire sonner.
- Le garder quelques jours à l’intérieur, en mai-juin, lorsque les jeunes merles et rouges-queues sautent du nid et sont nourris au sol par leurs parents.
Jean-Luc, la haie!
Une haie faite d’une seule variété offre très peu de nourriture. Un mélange d’arbustes sauvages indigènes génère une variation continuelle de feuillages, de fleurs et de parfums. Ce qui attire toute une petite faune, notamment d’oiseaux et de papillons, et participe au maintien de la biodiversité. Certains arbustes indigènes produisent ainsi des fruits et des graines qui nourrissent cette faune en hiver.
Les bonnes idées
- Planter des espèces sauvages indigènes dans sa haie et sur son terrain: buis, if, houx, charme, hêtre, noisetier, prunelier, etc.
- Éviter de tailler sa haie entre mars et septembre pour ne pas déranger les oiseaux qui y nichent.
Baisse un peu l’abat-jour
L’éclairage artificiel extérieur est néfaste pour les animaux nocturnes. L’absence de vraie nuit qu’il provoque perturbe leurs déplacements et leur rythme de vie. Certains papillons de nuit, irrésistiblement attirés, meurent même d’épuisement autour des lampes.
Les bonnes idées
- Limiter la pollution lumineuse en choisissant des luminaires qui éclairent le chemin plutôt que les étoiles.
- Éteindre l’éclairage du jardin, lorsqu’il est inutile.
Gazon maudit
Les pelouses avec un gazon très court sont souvent composées de quelques variétés de plantes herbacées seulement. Leur entretien exige beaucoup d’arrosage (le sol est peu protégé du soleil), d’engrais synthétiques et d’herbicides…
Les bonnes idées
- Une pelouse naturelle n’a pas besoin de chimie pour survivre: le meilleur moyen de conserver la fertilité du sol sans engrais ni pesticides est d’y laisser les déchets de tonte. Dans ce but, utiliser une tondeuse mulching qui hache finement l’herbe. Tondre en gardant une hauteur minimale de 6 cm, afin de produire une pelouse plus résistante, notamment en période de canicule, et plus dense.
- Laisser pousser une bande d’herbe, par exemple le long d’une haie ensoleillée ou sur un talus, pour permettre aux fleurs et aux insectes d’accomplir leur cycle de vie.
Limaces à la guillotine
Si vous souhaitez éliminer ces mollusques, n’utilisez pas de granulés au métaldéhyde, toxiques pour la petite faune, les animaux et les enfants qui en ingurgiteraient.
La bonne idée
- Utiliser des granulés à l’orthophosphate de fer ou, mieux, mettre un rapide coup de ciseau à la limace derrière sa tête. Cette méthode paraît cruelle, mais elle provoque beaucoup moins de souffrance qu’un empoisonnement chimique!