«Globalement, le marché immobilier vaudois est équilibré», estime Philippe Sormani, président du conseil d’administration du Centre d’information et de formation immobilières (CIFI). En effet, si les prix ont augmenté, les revenus ont, eux aussi, connu une hausse. Mais, d’un autre côté, «il y a une disparité entre une forte demande et une offre insuffisante», tient à souligner Jean-Pascal Baechler, responsable de l’Observatoire BCV de l’économie vaudoise. Une situation marquée depuis plusieurs années dans les communes de l’Arc lémanique proches des centres économiques et qui commence actuellement à se manifester également dans d’autres régions du canton, bien situées et connectées aux grands axes de communication.
De Payerne à Yverdon
Les personnes venant d’autres cantons ou pays sont en effet nombreuses à se bousculer au portillon et font pression. Et, comme la pénurie de logements est encore plus marquée dans le canton de Genève, les habitants du bout du lac sont particulièrement intéressés par des offres plus avantageuses près de chez eux. Mais l’attractivité ne s’arrête pas aux confins du Léman. Certaines régions de la Broye et du Nord vaudois, comme Payerne et Yverdon, connaissent, elles aussi, un regain d’intérêt, alors qu’elles étaient encore délaissées il y a peu. Dans le Chablais également, les communes d’Aigle et d’Ollon deviennent alléchantes, vu qu’elles sont moins chères...
L’offre est rare
Dans cette course à la recherche d’un logement, les PPE sont particulièrement prisées. «Si, depuis trois ans, l'offre pour la location des grands appartements s’est élargie, celle pour l’achat s’est, au contraire, restreinte», constate Philippe Sormani. Et pour cause: les gens profitent des taux d’intérêt très bas pour accéder à la propriété et certains privés investissent dans des PPE pour les relouer ensuite. La situation devient tendue. Même si les constructions vont bon train, la demande reste soutenue et le taux de vacance est faible. Résultat: les appartements à acheter se font rares et les prix prennent l’ascenseur…
Comme on peut le lire dans l’encadré ci-contre, l’augmentation des prix depuis 2007 est considérable. A Morges, par exemple, un appartement de 4,5 pièces valait alors 655 000 fr., et il coûte aujourd’hui près de 1 million de francs! Philippe Sormani: «En l’espace de cinq ans, Vaud est le deuxième canton, après Genève, à avoir vu ses prix pareillement augmenter. Il est aussi, toujours après Genève, le canton le plus cher de Suisse romande.»
Le pic est atteint
Pour Jean-Pascal Baechler, «le niveau des prix aujourd’hui correspond au maximum de la capacité financière de nombreux ménages, en particulier dans les communes de l’Arc lémanique proches des grands centres économiques». Mais, selon lui, la situation ne va pas empirer: après la hausse exceptionnelle de ces dernières années, les prix des PPE devraient entrer dans une phase de consolidation.
Marie Tschumi
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Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.
Charges: ouvrez l’œil!
Outre les frais pour l’entretien, la rénovation, la réparation ou l’aménagement de son intérieur, le copropriétaire doit également répondre à certaines obligations financières pour l’ensemble de sa communauté.
A la fin de chaque année, l’administrateur désigné établit un décompte et répartit les charges proportionnellement à la valeur des parts de chaque copropriétaire.
Ainsi, avant de se lancer dans l’achat d’un appartement en PPE, il faut étudier attentivement les charges communes (qui se paient sous forme d’acomptes) en s’assurant qu’elles sont réparties et pondérées intelligemment. Pour l’essentiel, il s’agit des frais pour:
- l’entretien, les réparations et les réfections des parties communes de l’immeuble;
- la conciergerie;
- l’eau, l’électricité et le chauffage;
- les assurances (RC immeuble, bris de glace, dégâts d’eau, ECA, etc.);
- les abonnements d’entretien des installations (ascenseur, chauffage et système d’arrosage notamment);
- l’administration, y compris les honoraires de l’administrateur.
Un appartement type de 4,5 pièces
Le Centre d’information et de formation immobilières (CIFI) a calculé le prix moyen d’un logement de 4,5 pièces sur un étage, bien orienté, dans un bâtiment de sept logements construit en 2009. L’immeuble est de bonne facture et jouit d’une situation favorable dans la commune.
La surface habitable nette est de 120 m2 avec deux salles de bain, un balcon de 25 m2 et une place de parc dans un garage souterrain séparé. La part de copropriété est de 159 pour mille.