Yvan Ducret dispose de plusieurs prises téléphoniques dans son logement. Une configuration bien pratique pour placer le combiné là où il le désire. A la suite d’un démarchage de Sunrise, notre lecteur de Cossonay (VD) décide de contracter deux nouveaux services: internet start (40 fr./mois) et phone comfort (15 fr./mois). Mais, à la réception du nouveau matériel, il déchante: le téléphone doit dorénavant être branché directement sur le modem.
«Pour pouvoir utiliser un appareil dans une pièce située à un autre étage, par exemple, le client doit s’en procurer un autre et le connecter par le biais du système sans-fil DECT (Digital Enhanced Cordless Telephone). Ce genre d’informations ne m’a pas été transmis et ne figure ni sur l’offre détaillée en ligne ni sur le contrat», s’étonne-t-il.
Coûts supplémentaires
Sunrise reste évasif sur ce manque de communication et déclare que son Service clientèle est à disposition pour trouver des solutions individualisées. «La téléphonie fixe de dernière génération est basée sur la technologie IP, ce qui signifie que les appels passent par internet. Cela garantit à nos clients la téléphonie numérique dernier cri», justifie l’opérateur.
Or, les impacts sur la santé des ondes des appareils sans-fil ne sont pas encore clairement établis (lire encadré). On peut, dès lors, comprendre que certains utilisateurs préfèrent garder leur ancienne installation raccordée à la ligne téléphonique. Est-ce que cela est possible? «Oui, répond Sunrise, mais avec des coûts supplémentaires.»
L’opérateur recommande à ses clients la connexion d’une station de base Eco-DECT sur le modem pour utiliser plusieurs téléphones sans-fil dans tout le foyer. Cette technologie est une évolution du système DECT classique. Elle permet une réduction du niveau d’émissions et même son arrêt total lorsque le combiné est raccroché. Son principal défaut? Une portée diminuée de moitié, soit d’environ 25 mètres à l’intérieur. Notons qu’il existe des appareils dont les rayonnements sont encore plus faibles, c’est le cas notamment des modèles dotés de la norme Eco Plus chez Gigaset et Fulleco chez Swissvoice.
Fin de l’analogique en 2018
La concurrence est-elle plus explicite concernant les nouveaux branchements des téléphones? Sur le site internet de Swisscom, difficile de trouver des précisions. L’opérateur affirme toutefois que les informations sont clairement données lors de la commande du produit. «Le standard DECT respecte les normes les plus modernes en termes d’émissions et de consommation électrique, ajoute l’entreprise. Si le client désire utiliser un téléphone analogique branché dans une autre pièce, son installation de câblage téléphonique doit être adaptée en conséquence par un électricien.»
Notons finalement que, d’ici à fin 2017, les raccordements analogiques historiques fournis par Swisscom auront entièrement migré vers le système numérique (IP). Tous les détenteurs de lignes fixes devront dès lors avoir branché leur appareil sur un modem.
Loïc Delacour
Conseils santé
Des appareils sans fil, mais avec ondes
Si les opérateurs certifient que la technologie DECT utilisée par les téléphones fixes sans-fil est sûre, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) n’est pas aussi catégorique: «On ne sait pas encore si les champs électromagnétiques générés par les téléphones DECT représentent un danger pour la santé», explique-t-il sur son site. Principal problème de ces installations: la station de base peut émettre un signal en continu, même quand il n’y a pas d’appel.
L’OFSP recommande donc quelques mesures de précaution.
• Garder une distance de 50 cm entre les stations de base DECT et les lieux de séjour prolongé, comme le poste de travail ou le lieu de repos.
• Pour de longs appels téléphoniques, utiliser un appareil avec fil ou des écouteurs. Attention: il existe des modèles avec fil qui fonctionnent également avec la technologie DECT, et qui émettent donc un rayonnement.
• Choisir des téléphones DECT au rayonnement plus faible et des modèles dont la station de base n’émet pas de rayonnement lorsque le combiné est raccroché.
