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Bon à Savoir 03-2019
13.03.2019
Dernière mise à jour:
04.10.2022
Vincent Cherpillod
Jadis fierté nationale, la circulation de nos trains n’est plus réglée comme une montre suisse. Leur ponctualité – 89% de passagers à l’heure selon les CFF – est d’ailleurs remise en question par certains observateurs (lire notre article page 11). Ainsi, sur la ligne Lausanne – Brigue, plus des trois quarts des trains sont en retard dans le sens Valais–Vaud. Ces problèmes à répétition rendent la vie impossible aux usagers. Si même les chiffres optimistes des CFF indiqu...
Jadis fierté nationale, la circulation de nos trains n’est plus réglée comme une montre suisse. Leur ponctualité – 89% de passagers à l’heure selon les CFF – est d’ailleurs remise en question par certains observateurs (lire notre article page 11). Ainsi, sur la ligne Lausanne – Brigue, plus des trois quarts des trains sont en retard dans le sens Valais–Vaud. Ces problèmes à répétition rendent la vie impossible aux usagers. Si même les chiffres optimistes des CFF indiquent qu’un passager sur dix est touché, cela signifie que le pendulaire qui voyage deux fois par jour n’arrive pas à l’heure une fois par semaine! Le temps où il était possible de se fier aux horaires pour planifier un déplacement est révolu, sous peine de manquer un avion, un rendez-vous important ou, simplement, le début de sa journée de travail.
On rétorque souvent aux voix les plus critiques que ces retards sont inévitables sur un réseau dont la densité et la complexité sont inégalées, et que la Suisse s’en tire mieux que ses voisins. Il suffit pourtant de regarder plus loin pour s’apercevoir qu’on peut faire mieux: au Japon, pays qui détient le record du nombre de trajets en train par habitant, la ponctualité des trains à grande vitesse qui relient les villes entre elles défie toute concurrence. A l’heure de pointe, un convoi quitte Tokyo pour Osaka toutes les 5 minutes environ et s’immobilise à destination – au centimètre près! – avec un retard moyen de 42 secondes. La double voie qui fait le tour de la capitale, elle, voit passer un train toutes les 85 secondes, fréquence qui relègue Genève–Lausanne au rang d’aimable ligne de province. La Suisse a donc un bon train de retard.
En 2017, les Helvètes n’ont emprunté les transports publics que pour 20% de leurs déplacements kilométriques. Sachant que le secteur des transports est responsable, en Suisse, de près de 40% des émissions de CO2, il est urgent que ce chiffre augmente. Mais comment convaincre les usagers de la route d’abandonner leur voiture s’ils doivent prendre une marge d’un ou de deux trains à chaque déplacement? Au train où vont les choses, les transports publics n’attireront pas de nouveaux adeptes.
Vincent Cherpillod