Quelles qualités exiger d’une chaise de bureau destinée à un usage domestique? Elle devrait être confortable, sûre et résistante sur la durée. Afin de tester les modèles les plus vendus sur le marché, nous en avons confié huit, dont le prix varie entre 69.95 fr. et 329 fr., au Laboratoire allemand Ipi. Les experts les ont examinés sous toutes leurs coutures (lire encadré).
Au final, c’est le Vilgot d’Ikea qui arrive en tête. Solide et confortable, il ne se renverse pas, même si on l’incline fortement. Il reste aussi en place quand on le pousse légèrement, car ses roulettes sont équipées de freins. A 69.95 fr., il défie aussi toute concurrence en matière de prix dans notre sélection. Il faudra néanmoins débourser encore 20 fr. si l’on souhaite l’équiper d’accoudoirs.
Le fauteuil Parker vendu chez Micasa et l’Elan de Pfister se classent juste derrière, ce dernier étant à peine plus cher que le lauréat. Pour arriver à ces résultats, nous nous sommes basés sur la norme européenne en vigueur pour établir notre protocole de test. Selon celle-ci, une bonne chaise de bureau doit résister à des charges précises et avoir une durée de vie variant entre huit et douze ans.
Tissu vite usé
Tous les sièges de notre sélection donnent satisfaction pour ce qui est de la solidité. Ils sont encore utilisables après un usage intensif sur la durée, ce qui montre que les fabricants ont fait de gros efforts à cet égard. Lors de notre dernier test, en effet, (lire BàS 3/2011), deux modèles sur huit avaient obtenu des résultats catastrophiques. Un producteur avait même retiré un article de son assortiment.
Cette fois, les points faibles se situent davantage du côté du revêtement. L’étoffe recouvrant le placet du Point 20 de Topstar était ainsi usée jusqu’à la corde après avoir été soumise aux frottements de 10 000 passages du dispositif sur l’assise. Toujours chez Topstar, le revêtement de l’Open Point a rendu l’âme après 5000 frottements seulement, alors que c’est, à 299 fr., un des modèles les plus coûteux de notre sélection. A noter que ce siège est de facture absolument identique à l’Aprilia vendu par Office World, si bien que tous les deux ont reçu les mêmes notes.
La sécurité a compté pour beaucoup dans l’évaluation des experts. Une chaise ne devrait ainsi pas se renverser, même si on l’incline fortement d’un côté ou de l’autre. Les producteurs ont également fait de gros progrès à cet égard par rapport au test précédent, au cours duquel trois sièges avaient basculé. Ce qui n’a pas été le cas cette année, puisqu’ils ont tous résisté aux sollicitations exercées et sont restés debout.
Deux modèles, le Terry vendu à Conforama et l’Azerty de Fly, ont en revanche été mal notés, car leurs roues glissent beaucoup trop vite si on les pousse légèrement sur un sol lisse.
Lombaires choyées
Pour évaluer l’ergonomie des fauteuils, le laboratoire a mesuré la distance entre le dossier et le point le plus avancé du placet. Celle-ci ne doit être ni trop grande ni trop petite pour garantir le confort de l’utilisateur. Or, notre test a révélé que l’assise de l’Elan de Pfister est très courte. Et, sur le Parker de Micasa, le rembourrage du placet est trop dur. Côté confort, les deux modèles de Topstar Open Point et Aprilia remportent la palme: ils soutiennent le dos quelle que soit la position choisie.
Le fabricant de Topstar s’est montré surpris des résultats obtenus par le revêtement du tissu. «Lors de nos propres tests, l’étoffe a supporté au moins 40 000 frottements», indique son porte-parole, Andreas Seitel. De leur côté, Migros et Pfister relèvent que les articles de notre sélection se situent dans le bas de gamme. «Nous proposons des modèles spécifiques répondant à des exigences élevées en matière de solidité et de confort», relève ainsi la porte-parole de Pfister, Sylvie Merlo. Conforama promet, de son côté, d’aborder son fournisseur pour passer les points faibles en revue.
Jonas Arnold / chr
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EN DÉTAIL
Les critères du test
L’Institut Ipi à Stuttgart (D) a testé huit chaises selon la norme européenne pour les sièges de bureau. Les experts se sont basés sur les critères suivants.
- Robustesse: une machine a exercé une pression de 152 kg sur le placet des sièges à 45 000 reprises. Il a ensuite vérifié la résistance du revêtement du placet en frottant 10 000 fois un échantillon de tissu jean. Les dossiers ont, quant à eux, été soumis à une poussée de 32 kg vers l’arrière à 20 000 reprises (voir photos).
- Sécurité: une chaise de bureau doit rester stable même quand on l’incline fortement sur le côté, vers l’avant ou l’arrière. Ses roulettes doivent en outre adhérer au sol et ne pas filer trop vite. Le laboratoire a enfin écarté tout risque de se coincer les doigts dans le mécanisme de réglage.
- Ergonomie: le siège soutient-il efficacement le dos dans toutes les positions? Les experts ont mesuré la profondeur de l’assise, l’inclinaison et le soutien du dossier. Ils se sont assurés que chaque chaise offre le maximum de liberté de mouvements. Il a enfin testé la qualité du rembourrage: est-il trop dur ou, au contraire, trop moelleux?
- Facilité de montage: le laboratoire a monté chaque chaise en chronométrant le temps nécessaire. Dans son évaluation, il a aussi tenu compte de la clarté du mode d’emploi fourni.
- Possibilités de réglage: la hauteur de l’assise devrait pouvoir évoluer entre 42 cm et 48 cm. Le dossier doit également être ajustable en hauteur.