Une coûteuse erreur
Un service de vente de musique par téléphone a un numéro presque semblable à celui du réveil par téléphone. Attention à ne pas vous tromper: la facture risque d’être 120 fois plus élevée!
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Bon à Savoir 08-2002
14.08.2002
Blaise Guignard
Coûteuse mésaventure téléphonique que celle survenue en février à un lecteur de Dietikon (ZH): le rapide coup de fil qu’il croit avoir passé au service de réveil par téléphone de Swisscom lui est taxé 60 fr. au lieu des 50 ct. normalement facturés. Et naturellement, le pauvre n’a pas été réveillé à l’heure souhaitée. Que s’est-il passé?
Depuis avril 2001, le service de réveil de Swisscom émarge au 0900. Pour se faire réveiller par le téléphone, il faut com...
Coûteuse mésaventure téléphonique que celle survenue en février à un lecteur de Dietikon (ZH): le rapide coup de fil qu’il croit avoir passé au service de réveil par téléphone de Swisscom lui est taxé 60 fr. au lieu des 50 ct. normalement facturés. Et naturellement, le pauvre n’a pas été réveillé à l’heure souhaitée. Que s’est-il passé?
Depuis avril 2001, le service de réveil de Swisscom émarge au 0900. Pour se faire réveiller par le téléphone, il faut composer le 0900 77, puis, sans attendre la réponse, introduire l’heure souhaitée en 4 chiffres. Notre homme, qui désire émerger à
6 h 30, doit donc faire le 0900 77 0630. Hélas, trop pressé, il tape 777 au lieu de 77. Le dernier zéro passe alors à la trappe, puisque le numéro comporte déjà 10 chiffres.
Pas de chance, le 0900 777 063 existe bel et bien: c’est celui d’un service de vente de CD (présentation d’échantillons, sélection par touches numériques, etc.), qui accueille l’appelant par quelques secondes de musique... tout à fait compatibles avec un service de réveil automatisé. Sans attendre, notre lecteur raccroche au bout de 12 secondes, sûr d’être tiré des plumes à l’heure dite le lendemain.
On connaît la suite. Le prix de cette erreur reste ahurissant – d’autant que la communication, la facture de Swisscom l’atteste, n’a duré que 12 secondes. En fait, les 60 francs facturés couvrent la taxe d’établissement de communication, le «setup» dans le jargon des télécoms. Son montant excède largement les recommandations des principaux acteurs du marché des services téléphoniques, mais n’a rien d’illégal. Il s’agit en réalité d’un système de vente en soi, plus répandu en Suisse alémanique: un simple coup de fil permet ainsi d’acheter un abonnement au journal Blick, une série de tickets de loterie, voire de faire un don à une chaîne de solidarité.
Rien d’illégal, mais rien de très fair-play non plus: aucune mise en garde orale ne vient alerter celui ou celle qui compose un numéro
aussi onéreux. Bien sûr, la loi ne prescrit l’indication du tarif que pour les 0906 «roses». Mais à 60 fr. les quelques secondes, la moindre des corrections commerciales serait de le signaler d’emblée au correspondant, qui n’est pas forcément au courant.
G. S./B. G