«Une vague de froid extrême va s’abattre sur la Suisse au cours des prochains jours.» Hormis les tigres de Sibérie, pas grand monde ne bondit de joie à l’annonce de températures glaciales. Et, si certains ont la chance de pouvoir se calfeutrer pour ne pas claquer des dents, d’autres subissent plus durement la chute du thermomètre. C’est le cas des canalisations ou de certaines espèces végétales qui n’ont ni doudounes, ni gants, ni bonnets pour affronter les frimas.
Gare aux dégâts d’eau
De coutume très discrète, une conduite d’eau exprime cruellement sa souffrance après avoir été exposée au gel. Sa rupture peut entraîner des dégâts d’eau considérables dans un logement. Mieux vaut donc être convenablement couvert pour s’éviter des frais ruineux. C’est ce que proposent deux produits: l’assurance ménage et l’assurance bâtiment. Dans certains cantons (lire encadré), elles sont parfois obligatoires pour les sinistres liés au feu et aux événements naturels. Mais elles n’englobent en aucun cas les dégâts d’eau.
L’étendue de leurs prestations n’est toutefois pas la même. L’assurance ménage prend en charge les détériorations causées au mobilier. Par conséquent, elle s’adresse à tout occupant d’un logement, qu’il soit locataire ou propriétaire. Comme son nom l’indique, l’assurance bâtiment couvre les dommages immobiliers et s’adresse, dès lors, aux propriétaires. C’est elle qui prend, par exemple, en charge les travaux de fouille et de remblai en cas de rupture d’une canalisation extérieure.
Et mes beaux arbustes?
Le gel ne réserve pas exclusivement un traitement de choc à la tuyauterie. Les jardiniers amateurs savent trop bien les effets dévastateurs qu’il peut avoir sur la végétation. Et quelques compagnies l’ont bien compris en développant des produits optionnels qui viennent en complément de l’assurance bâtiment ou ménage, suivant les cas. Ils englobent généralement les dégâts causés aux plantes d’ornement, buissons et arbres pour s’étendre aux palissades, antennes paraboliques, entre autres.
Avec des noms évocateurs comme «casco cultures» ou «assurance des alentours», ces produits laissent croire qu’ils assument toutes les avaries qui peuvent survenir au jardin. D’autant que leurs primes n’ont rien de symbolique: à Zurich assurance, l’option «casco cultures» est facturée 30 fr. pour une valeur assurée de 1000 fr. A La Mobilière, le surcoût est de 102 fr. pour des prestations limitées à 5000 fr.
Or, on constate que ces complémentaires ne prennent pas en charge le gel qui pourrait sonner le glas des plantations (arbres, plantes d’ornement, etc.). Elles se limitent à assumer les dégâts consécutifs à un incendie ou à des événements naturels. Risques que les Vaudois et les Bernois peuvent d’ailleurs couvrir auprès de leur Etablissement cantonal d’assurance (ECA) avec un produit optionnel.
Yves-Noël Grin
Des assurances cantonales obligatoires
Pour tout ce qui touche à l’immobilier, les obligations des propriétaires et des locataires sont très disparates en Suisse. Hormis en Valais et à Genève, les propriétaires romands sont contraints d’assurer leur bâtiment contre les dégâts causés par le feu (incendie, foudre, explosion, etc.) et les événements naturels (grêle, inondation, avalanche, etc.). Et ils n’ont pas la possibilité de faire jouer la concurrence, puisqu’ils sont obligés de s’affilier auprès de l’Etablissement d’assurance de leur canton. Dans les faits, les Valaisans et les Genevois ont certes une liberté plus grande, mais les banques exigent généralement des propriétaires qu’ils soient assurés contre ces risques auprès d’une compagnie privée.
Pour le mobilier, la seule exception est vaudoise: les occupants d’un logement – locataire ou propriétaire – sont également obligés de contracter une police contre le feu et les événements naturels auprès de l’Etablissement cantonal d’assurance. Dans tous les autres cantons, cette couverture reste facultative.