Tout comme les réfrigérateurs et les ampoules, les maisons ont aussi leur étiquette énergie. Une étiquette qui peut avoir son importance lorsqu’on envisage de revendre son bien immobilier, les futurs propriétaires étant en effet toujours plus nombreux à s’enquérir de la qualité énergétique des bâtiments. Mais qui peut aussi s’avérer utile avant d’entreprendre des travaux de rénovation ou de transformation.
Introduit en 2009, le certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB) évalue, comme son nom l’indique, la consommation énergétique du bâtiment. Il comprend sept classes allant de A à G. La classe A est réservée aux maisons passives Minergie-P. Les habitations neuves ou Minergie font en principe partie de la classe B. La catégorie G, elle, est généralement attribuée aux biens immobiliers anciens non rénovés, présentant de graves défauts d’isolation et n’employant pas les énergies renouvelables. Le CECB s’applique aux maisons individuelles, immeubles locatifs ainsi qu’aux bâtiments administratifs et aux écoles. Facultatif pour l’instant, il pourrait bien devenir obligatoire dans un plus ou moins proche avenir. Le projet de loi fédérale sur la stratégie énergétique, mis en consultation en septembre prochain, prévoit en effet d’imposer le CECB aux propriétaires qui souhaitent bénéficier de subventions, dans le cadre du programme bâtiment. Il envisage également de l’exiger pour ceux qui vendent leur bien immobilier.
Qualité de l’isolation et efficacité globale
Deux indicateurs permettent de déterminer si la construction est une véritable passoire énergétique ou, au contraire, un bunker: le premier juge l’efficacité énergétique de l’enveloppe du bâtiment, autrement dit l’isolation thermique des façades, des fenêtres, du toit et du plancher de l’étage chauffé le plus bas. Le second s’intéresse à l’efficience énergétique globale de la construction, soit le chauffage, la production d’eau chaude ainsi que la consommation électrique de la maison.
En ce qui concerne l’isolation, le bilan énergétique n’est guère brillant: 30% environ des bâtiments étiquetés à ce jour, entrent dans la classe G. C’est un peu mieux si on prend en compte l’efficacité énergétique globale: un quart des constructions entrent dans la catégorie D, soit des bâtiments ayant fait l’objet d’une grosse rénovation, mais qui présentent encore certaines déficiences énergétiques. «Cette statistique est faite à partir des tous les bâtiments étiquetés, indique Yannick Ragot, secrétaire général de la Conférence des directeurs cantonaux de l’énergie. Toutefois, la répartition pour les habitations individuelles doit être à peu près identique.»
«Light» ou «plus»
Les propriétaires qui souhaitent faire étiqueter leur demeure ont le choix entre trois variantes:
CECB «light»: gratuit, il n’a pas de validité officielle et donne une appréciation sommaire du bâtiment ainsi que quelques conseils d’assainissement. Ici, le propriétaire fait lui-même l’évaluation de sa demeure sur le site www.cecb.ch. Attention toutefois: les résultats sont générés automatiquement. Par conséquent, leur précision peut s’avérer toute relative. C’est notamment le cas pour les bâtiments très récents et ceux dont la forme et le mode de construction sont particuliers.
CECB «normal»: l’expert réalise un état des lieux du bâtiment. A l’aide des données concernant la consommation d’énergie, il établit le certificat énergétique et formule quelques suggestions d’assainissement. Compter entre 400 fr. et 800 fr., selon le type de logement.
CECB «plus»: il offre un conseil plus personnalisé. L’expert formule des recommandations concrètes pour rénover l’habitation et préconise des mesures pour améliorer sa performance énergétique. Coût: 1200 fr. environ.
Valable dix ans, le certificat énergétique cantonal des bâtiments ne sera établi que par un expert certifié CECB*. Quant aux tarifs, ils peuvent varier selon les régions et l’expert mandaté. On n’hésitera donc pas à faire jouer la concurrence avant de se décider…
Chantal Guyon
*Liste des experts certifiés sur www.cecb.ch