Avec quelque 3 millions d’unités qui circulent dans notre pays, l’aspirateur est l’engin le plus vendu dans la catégorie du petit électroménager. Si les versions dites «traîneau» restent de loin les plus prisées des foyers helvétiques, les robots grappillent toujours davantage de parts de marché. A l’heure actuelle, on estime qu’un appareil sur dix vendus dans notre pays est doté de cette technologie relativement récente.
Ça manque de biceps
Il est vrai que l’idée de se libérer d’une corvée ménagère est pour le moins séduisante. D’où le succès de ces robots, censés s’occuper des sols en toute autonomie. Mais, à l’usage, on constate qu’ils ne remplacent pas entièrement des modèles «traîneau» traditionnels. Ce n’est peut-être pas pour rien que 80% de leurs propriétaires possèdent également un aspirateur traditionnel dans leur placard!
Il faut dire que ces appareils ont les défauts de leurs avantages. Car, pour qu’ils puissent se faufiler comme des grands un peu partout, leur petite taille est primordiale. Cette contrainte limite incontestablement leurs performances d’aspiration. En effet, les constructeurs doivent caser, dans un volume à peine plus généreux que deux grandes bouteilles d’eau, toute une série d’éléments: turbine, réservoir à poussières, filtre, brosses rotatives, moteurs d’entraînement, capteurs, «cerveau» électronique et tableau de bord. Sans oublier la batterie qui est censée animer l’ensemble pendant 60 minutes environ.
On comprend donc que les robots ne peuvent pas être équipés d’une turbine d’aspiration aussi vigoureuse que celle de leurs cousins à traîneau. Sur ces derniers, cet élément essentiel a une puissance d’aspiration environ 50 fois supérieure. Et, comme la taille de la turbine influence sa vitesse de rotation et ses performances globales, la force exercée pour soulever la poussière jusqu’au sol n’est pas comparable. C’est pour cette raison que ces petits robots font certes très bien leur job lorsqu’il s’agit de ramasser quelques débris et des miettes. Mais ils ne remplacent pas le passage ponctuel d’un vrai aspirateur.
Encrassement douloureux
Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que les pannes rencontrées sur ces produits sophistiqués peuvent être coûteuses. D’abord, il y a la batterie qui, par nature, a une durée de vie limitée. Dans la majorité des cas, son remplacement est à la portée de son utilisateur, limitant ainsi les frais d’intervention. Mais une batterie de remplacement coûte néanmoins entre 80 fr. et
120 fr. selon la marque et le modèle.
Ensuite, d’autres éléments comme le moteur, les axes ou les détecteurs du système de navigation, ont tendance, à la longue, à accumuler de la poussière et d’autres débris aspirés. Ces amas peuvent provoquer des pannes, telles que blocage de roue ou de brosse, voire même des disfonctionnements du système de navigation si un mauvais contact ou un encrassement affecte un détecteur. Dans ce cas, un démontage et un nettoyage du mécanisme suffisent souvent à redonner vie à la bête pour un coût oscillant entre 80 fr. et 160 fr., selon l’état.
Quand il perd les pédales
Le cerveau électronique du petit robot peut aussi se mettre à délirer ou à rendre l’âme. Et, là, c’est une tout autre chanson. Il est généralement nécessaire de le remplacer avec un devis qui peut faire très mal: le coût de la carte électronique – à condition qu’elle soit disponible – peut grimper jusqu’à 400 fr., auxquels il faudra ajouter une bonne centaine de francs de main-d’œuvre. Au final, la résolution d’une telle panne revient entre 280 fr. et 500 fr. selon la marque et le modèle.
En conclusion, ces petits bijoux technologiques ne sont pas aussi magiques qu’ils ne le paraissent. Avant de succomber à leur charme, mieux vaut se souvenir qu’ils ne remplacent pas complètement un aspirateur traditionnel. Et que leur conception sophistiquée peut réserver quelques factures gratinées en cas de panne. Il n’est donc pas inutile de s’informer de la disponibilité des accessoires (batterie, brosses, etc.) et des pièces de rechange avant de passer commande.
Christophe Inaebnit