En l’espace de vingt ans, le casque est devenu un élément de protection indispensable à la pratique du ski et du snowboard. Il fait désormais partie intégrante de l’équipement, au même titre que les gants ou les lunettes. Léger, confortable, il est devenu un accessoire de mode. De plus, il ne limite ni l’ouïe ni le champ de vision et tient aussi chaud à la tête.
Bonne protection pour 45 fr.
Tous les casques sont-ils réellement efficaces? Pour nous en assurer, nous avons passé au crible douze modèles disponibles sur le marché. Le grand gagnant de notre test, Wedze, acheté chez Decathlon, ne coûte que 45 fr. Il est le meilleur marché de tous, alors que certains dépassent la barre des 200 fr.
Dix modèles ont bien, voire très bien, absorbé les chocs frontaux, alors que deux récoltent seulement une note suffisante. Les résultats sont moins probants pour les collisions latérales: les trois premiers obtiennent une bonne note, alors que tous les autres sont juste crédités de l’appréciation «satisfaisant».
Sangles résistantes
Tous les casques enserrent bien la tête. Aucun n’a été éjecté lors du test. Les sangles ont résisté aux charges. Outre le modèle Wedze, ceux d’Oakley et d’Alpina ont également obtenu de très bons résultats. Ils coûtent cependant nettement plus chers, respectivement 120 fr. et 170 fr.
Le modèle d’Oakley est équipé de la technologie MIPS («Multi-Directional Impact Protection System»). Ce dispositif est censé protéger la tête des forces de rotation. En cas de chute, la coque extérieure peut pivoter de quelques millimètres alors que l’intérieur du casque reste plaqué sur le crâne. Les casques Sweet Protection et Giro intègrent également ce système. Son efficacité n’a toutefois pas été prouvée scientifiquement.
Attention à la vitesse!
Le laboratoire a évalué l’absorption des chocs à une vitesse d’impact de 25 km/h (lire «Les critères du test»), ce qui correspond aux exigences de la Fédération internationale de ski (FIS) pour les casques de compétition. Cette allure semble dérisoire, mais doit être replacée dans son contexte. En cas de chute, les coureurs glissent sur des pistes sécurisées par des filets sans rencontrer d’obstacle.
Les fabricants, quant à eux, mesurent la capacité d’amortissement à une vitesse de 20 km/h. Le hic, c’est que les skieurs vont souvent beaucoup plus vite et dévalent régulièrement des pentes surpeuplées. Même le meilleur casque n’est donc pas d’une grande utilité en cas de collision à vive allure, s’accordent à dire les experts.
Les critères du test
Un laboratoire spécialisé a testé les douze casques de ski selon les critères suivants:
1. Absorption des chocs
Les casques ont été montés sur un banc d’essai selon les instructions du fabricant. Ils ont ensuite été refroidis à une température de -25o C, puis projetés latéralement et frontalement à une vitesse de 25 km/h sur une base métallique. Une épreuve plus exigeante que la norme suivie par les fabricants qui se contentent d’une vitesse de 20 km/h.
2. Solidité des sangles
et des dispositifs de fermeture
Résistent-ils aux fortes contraintes? Tous les casques ont passé le test avec brio.
3. Tenue
Les experts ont examiné si le casque restait solidement attaché à la tête en cas de traction.
Conseil: Faire le bon choix
Durée de vie Les fabricants prétendent qu’un casque doit être remplacé tous les trois à cinq ans. Ils restent sûrs nettement plus longtemps, selon le test que nous avons réalisé (BàS / n° 02-2018). Seulement deux des 19 vieux modèles avaient échoué au test de sécurité.
Forme adéquate Il doit bien être adapté à la forme de la tête, sans serrer ni bouger. Il est donc préférable de le porter quelques minutes avant de l’acheter. En cas de doute, il vaut mieux prendre un modèle parfaitement adapté, mais dont l’absorption aux chocs est un peu moins bonne.
Ouïe Pour des raisons de sécurité, il est indispensable d’entendre les autres skieurs sur les pistes. Un casque ne doit donc pas trop atténuer les sons. Lors de l’essayage, discuter doit rester aisé.
Systèmes d’attache Les sangles doivent être ajustées de manière que le casque reste en place quand on tente de l’enlever brutalement. La fermeture doit être facile à utiliser, même avec des doigts engourdis par le froid ou avec des gants.
Poids Plus il est léger, moins il fatigue les muscles du cou et des épaules.
Visibilité Vérifier que le casque soit compatible avec ses lunettes de ski.