Pas besoin de se ruiner pour se mettre aux deux-roues: un modèle de deuxième main fera l’affaire pour le quotidien. En Suisse romande, plusieurs bourses sont déjà à l’agenda. Mais attention, âmes sensibles s’abstenir! Car il faudra savoir jouer des coudes pour mettre la main sur le guidon de ses rêves. D’où l’importance de savoir ce qu’on veut avant l’ouverture des portes: échauffement en sept étapes.
1. Le vélo qu’il vous faut
La première chose à faire est de définir ses besoins. Veut-on se servir de sa bicyclette pour faire ses courses en ville ou un tour le week-end? Ou alors les deux, mais sans trop se fatiguer? A moins qu’on préfère se lancer sur les sentiers du Jura? Selon la réponse, on cherchera un vélo de ville, de course, à assistance électrique ou un VTT. Dans tous les cas, le relief helvétique impose de disposer de suffisamment de vitesses pour ne pas descendre de la selle à la première montée.
2. Une monture adaptée
La taille du cadre est également déterminante. Elle se mesure entre l’axe du pédalier et le haut du tube supérieur. Compter 60% de la taille de l’entrejambe pour un VTT, 65% pour un vélo de route. La tige de la selle ne devrait pas être entièrement sortie et la jambe presque tendue quand la plante du pied repose à plat sur la pédale baissée. Quant aux enfants, ils doivent toucher le sol des deux pieds, pouvoir attraper facilement les poignées de freins et monter aisément sur la selle.
3. Un peu de technique
Les organisateurs des bourses exigent que les objets vendus soient en état de marche. Mais comment s’assurer que la nouvelle acquisition ne rendra pas l’âme à la fin de la saison? «Vélo et pièces sensibles (dérailleur) doivent être propres, signe que le propriétaire a été soigneux», relève Arnaud Nicolay, secrétaire général de Pro Vélo Lausanne. On vérifiera l’usure des pignons (plus ils sont pointus, plus ils sont usés) et l’état des pneus. En faisant tourner la roue, on verra vite si elle est voilée.
Quant aux VTT, Oliver Murray, directeur de Hood Cycles à Lausanne, conseille de jeter un œil aux amortisseurs. On traquera les éventuelles fuites d’huile et on testera la selle pour vérifier que les ressorts fonctionnent encore. Et les freins hydrauliques devront être remplacés s’ils n’ont pas été purgés régulièrement (entre 200 fr. et 300 fr.).
4. Trois petits tours
Chacun a une posture différente sur son vélo et il faut s’assurer que sa géométrie convient. «A la bourse de Lausanne, on peut l’emprunter pour faire un tour en laissant sa carte d’identité», indique Arnaud Nicolay. Ne pas hésiter à essayer toutes les vitesses et, idéalement, à attaquer une petite montée pour tester les freins à la descente. On vérifiera également qu’il n’y ait pas de jeu dans le pédalier, une pièce coûteuse à changer.
5. Ephémère, l’assistance électrique
Vaut-il la peine d’acheter un modèle électrique d’occasion? A la rigueur, à condition d’éviter ceux de grandes surfaces. On renoncera aussi à ceux qui affichent plus de trois ans au compteur, ce qui impliquerait l’achat d’une nouvelle batterie (entre 500 fr. et 1200 fr.), même si le vélo a été peu utilisé. A condition, aussi, qu’elle soit encore disponible sur le marché!
6. Gare aux mauvaises affaires!
Si l’acheteur prend peu de risques en emportant un objet bon marché (entre 80 fr. et 250 fr.), il faut réfléchir avant de dépenser davantage. Si l’on craque pour un modèle «vintage» datant de 1990 ou même avant, il faut être conscient qu’il ne sera pas toujours facile de trouver les pièces de rechange. Un bon vélo d’occasion coûte toutefois moins cher en réparations qu’un modèle neuf bas de gamme. Les novices en la matière devraient se faire accompagner par un cycliste expérimenté ou demander conseil aux organisateurs. «Il m’est arrivé de déconseiller l’achat d’une bicyclette», glisse Arnaud Nicolay.
7. Un brin de stratégie
Les bourses peuvent tourner à la foire d’empoigne et les retardataires n’ont aucune chance de dénicher une bonne affaire. Ici, les «insiders» partent avec une longueur d’avance, tels les membres de Pro Vélo, qui peuvent parfois entrer avant les clients lambda. Quant aux vendeurs, ils ont le privilège de voir les objets vendus au moment où ils apportent le leur: si un vélo en bon état dort à la cave, c’est donc le moment de tenter l’échange! Et, si l’on fait chou blanc, inutile de se rabattre sur les restes: mieux vaut tenter sa chance dans une autre bourse ou sur un site de vente en ligne*.
Claire Houriet Rime
Bonus web: Vélos d’occasion: les bonnes adresses