Le Parlement européen est déterminé à lutter contre l’obésité infantile. Il vient de mettre son veto à un projet de règlement de la Commission européenne, qui aurait prolongé l’autorisation de niveaux de sucre élevés dans les préparations à base de céréales et denrées alimentaires pour bébés. Le document prévoyait que les sucres puissent continuer à représenter un maximum de 30% de l’énergie apportée par l’aliment, soit 7,5 g de sucre /100 kcal. L’objection à l’acte est venue des Verts, qui ont obtenu une majorité de 393 voix contre 305.
Dans la résolution adoptée, le Parlement européen relève «qu’une mauvaise alimentation est à présent, de loin, la principale cause sous-jacente de maladies et de décès dans le monde, avant le tabac, l’alcool et l’inactivité physique réunis». Il estime aussi que la disposition proposée par la Commission était «contraire à tous les conseils de santé émis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recommande de réduire l’apport de sucre libres à moins de 10% de l’apport énergétique total et qui estime que ramener l’apport de sucres libres à moins de 5% présenterait des avantages supplémentaires pour la santé».
Moins de sucres et pas d’OGM
Le Parlement a donc prié la branche exécutive de l’UE de revoir sa copie, en soulignant que la teneur en sucre devrait être ramenée aux niveaux préconisés par l’OMS. Et les députés sont allés encore plus loin, estimant encore, qu’en vertu du principe de précaution, les OGM et les nanotechnologies, dont les risques à long terme ne sont pas connus, devraient être interdites dans ces denrées. Finalement, l’étiquetage des produits transformés pour bébés devrait clairement indiquer qu’ils ne sont pas adaptés pour des nourrissons âgés de moins de six mois.
En Suisse, la composition des préparations à base de céréales et autres aliments pour nourrissons et enfants en bas âge est réglée par l’article 19 de l’Ordonnance du DFI sur les aliments spéciaux. Pour les préparations à base de céréales, la loi précise que la quantité totale des glucides ajoutés ne peut pas dépasser 7,5 g/100 kcal, soit précisément la valeur que le Parlement de l’UE estime trop élevée.
Sébastien Sautebin