Une carte de crédit peut s’avérer indispensable pour acheter un billet d’avion en ligne, réserver un hôtel ou commander un objet, notamment lorsque le site d’achat est basé à l’étranger. Or, la majorité des émetteurs de cartes ne les octroient qu’aux personnes au bénéfice d’une entrée de salaire régulière – fiches de paie à l’appui. Cette limite peut poser problème aux étudiants, aux indépendants, aux personnes payées à l’heure ou au mandat, voire aux retraités n’ayant pas demandé de carte lorsqu’ils étaient encore actifs. Pour connaître les solutions qui s’offrent à eux, nous avons interrogé les banques et les principaux émetteurs de cartes de crédit.
Conditions d’octroi
Une carte de crédit est assimilée à un contrat de crédit à la consommation. Par conséquent, son attribution est régie par la loi, qui oblige l’émetteur à s’assurer de la solvabilité du demandeur. Le plus souvent, cette obligation se traduit par la nécessité de percevoir un salaire régulier. Certaines banques sont même plus précises et exigent qu’il atteigne 2500 fr. (UBS) à 3000 fr. par mois (BCN, BCF). Chez Raiffeisen et UBS, les conditions sont moins sévères pour les jeunes, mais la limite mensuelle de dépenses est plus basse. Le cas des indépendants ou des personnes dont le revenu varie fortement en cours d’année, lui, est diversement traité. La BCF, par exemple, calcule leur revenu moyen sur un an. Il n’est, en revanche, pas nécessaire d’avoir de l’argent sur son compte pour en obtenir une.
Alternatives
⇨ 1. Avoir des économies
Hors cas particulier ou exceptionnel, deux banques seulement ont indiqué qu’avoir de l’argent sur un compte bancaire pouvait remplacer une rentrée de salaire régulière. A la Banque Migros, une carte de crédit dont la limite mensuelle est égale à l’avoir moyen sur le compte au cours des trois derniers mois peut être obtenue. A la Banque Raiffeisen, il faut disposer de 35 000 fr.
⇨ 2. Demander une limite mensuelle très basse
Les cartes de crédit peuvent être délivrées avec une limite mensuelle variable, qui correspond à la capacité économique du détenteur. La limite la plus basse est généralement de 1000 fr. par mois, mais certaines banques acceptent de descendre jusqu’à 500 fr. (Swisscard pour la Coop SupercardPlus, la BCJ ou encore la Raiffeisen, mais seulement pour les jeunes). Pas pratique pour acheter un billet d’avion, mais suffisant pour un achat occasionnel sur internet. De plus, cette limite n’est pas toujours un handicap pour les personnes qui ont de l’argent sur leur compte bancaire: il est parfois possible de faire un virement depuis son compte courant vers celui de la carte pour augmenter temporairement la limite mensuelle, notamment à la BCF, BCVS, Credit Suisse, PostFinance et UBS.
⇨ 3. Bloquer de l’argent sur un compte
Cinq banques nous ont déclaré qu’elles acceptaient de délivrer une carte de crédit aux personnes qui déposent de l’argent sur un compte bloqué. Ce dernier fait alors office de garantie si le détenteur s’avère incapable de rembourser son crédit: la BCJ, Raiffeisen, UBS, la BCF et la BCBE. Pour cette dernière, le montant bloqué doit être égal à deux fois la limite mensuelle de la carte.
⇨ 4. Opter pour une carte à pré-paiement
La solution la plus simple et la plus courante est d’opter pour une carte à prépaiement, que l’on provisionne avant utilisation. Le réseau d’acceptation de celles-ci est le même que celui des véritables cartes de crédit. Autrement dit, une Visa prepaid, par exemple, sera acceptée là où une Visa classique l’est aussi. Sous réserve du consentement parental, elles peuvent être délivrées aux jeunes dès l’âge de 14 ans (2 ans plus tôt au Credit Suisse, Migros, PostFinance et UBS, 1 an plus tard à la BCF et à la BCGE). Attention toutefois aux frais annexes – coûts des rechargements ou montant de la commission sur les achats, par exemple –, qui les rendent parfois moins intéressantes que leurs homologues traditionnelles (lire «Prépayer pour ne pas s’endetter», TCF 2/2014).
Vincent Cherpillod