Quand les muscles du dos, des épaules et de la nuque sont crispés et douloureux, l’application d’un patch chauffant stimule la circulation et réduit les tensions. Nous avons fait tester une dizaine de ces compresses pour évaluer l’efficacité sur le plan thermique, ainsi que leur aspect pratique, sans oublier de traquer d’éventuelles substances indésirables (lire encadré). Nous n’avons retenu que les modèles contenant du fer et du charbon actif qui réagissent en se réchauffant au contact de l’air.
L’emplâtre chauffant de Herbachaud est le seul à être très bien noté sur tous les points. La température mesurée a atteint 37,3 °C pour redescendre ensuite à 36,9 °C et ce, pendant les 24 heures du test. Son seul défaut est de dégager un léger parfum d’herba qui pourrait devenir entêtant sur la durée. Le patch de Thermacare, deuxième sur le podium, a aussi convaincu les experts.
Les autres compresses sont toutes restées tièdes. Elles ne chauffent qu’à 36,5 °C, soit un degré de plus seulement que les 35,5 °C mesurés sur la peau des personnes qui ont fait le test.
Le pansement de Wundmed a, certes, atteint le niveau record de 37,8 °C mais, après quatre heures et demie déjà, sa température était retombée au niveau de celle du corps, voire plus bas. Pour ne rien arranger, ce modèle collait mal à la peau, les experts relevant que les coins ne tenaient pas bien, si bien qu’il n’a pas dépassé le niveau «satisfaisant».
Un seul produit problématique
Les fabricants conseillent de conserver les patchs sur la peau assez longtemps, entre cinq et dix heures. Il est donc important de s’assurer qu’ils ne dégagent pas de substances problématiques sur la durée. Nous avons chargé un laboratoire spécialisé de vérifier qu’ils ne contiennent pas d’éléments allergisants, voire cancérigènes, ou de perturbateurs endocriniens. Les experts n’ont, heureusement, pas décelé de composants susceptibles de créer des irritations.
Ils ont toutefois trouvé des traces pouvant générer des nitrosamines potentiellement cancérigènes dans l’emballage Active Med vendu chez Aldi. Les quantités mesurées respectent, certes, les normes légales mais nous avons pénalisé cette compresse de 0,5 point. Nous avons en effet estimé qu’un produit utilisé à des fins thérapeutiques ne devrait pas contenir de composants problématiques.
Wundmed a fait part de son étonnement en apprenant que ses patchs refroidissent après quatre heures déjà, alors qu’ils sont supposés garder leur efficacité pendant huit heures. Aldi et la Droguerie Müller déclarent pour leur part avoir obtenu de meilleurs résultats que les nôtres lors de leurs propres tests.
A noter que les deux emballages les mieux notés de notre sélection sont de loin les plus chers, chaque pansement revenant à quelque 5 fr. pièce. C’est plus du double d’un patch Sanactiv facturé 2.45 fr., mais qui occupe seulement la 4e place de notre sélection.
Les compresses chaudes sont certes bénéfiques pour les muscles douloureux, mais il existe d’autres moyens de réduire les tensions musculaires. Walter Frey, spécialiste en médecine du sport, relève que le mouvement reste un excellent moyen de lutter contre les douleurs dans le dos, la nuque et les épaules. Quelques exercices de yoga peuvent ainsi réduire les crispations. Si les douleurs durent plus qu’une semaine, il est conseillé de consulter un médecin.
Jonas Arnold / chr
Les critères du test
Nous avons demandé à l’Institut de recherche Ipi à Stuttgart de mesurer le pouvoir thermique d’une dizaine de patchs chauffants et de les tester sur le plan pratique. Un laboratoire allemand les a ensuite analysés pour détecter la présence d’éventuelles substances indésirables.
1. Effet thermique
Les experts ont mesuré le pouvoir calorique des patchs en appliquant, pour chaque modèle, trois pansements sur un ustensile appelé «condenseur de Liebig». Ils ont fait circuler dans ce tube de verre creux de l’eau chauffée à 35,5 °C, ce qui correspond à la température superficielle de la peau. Ils ont ensuite mesuré pendant 24 heures l’évolution de la température sur le verre au contact des patchs.
2. Test pratique
Trois experts ont porté un patch de chaque sorte pendant une journée. Ils ont évalué leur facilité d’application sur le dos, les épaules et le cou et le confort au porter. Ils ont également vérifié s’il était facile de les enlever sans douleur.
Substances indésirables
Un laboratoire a traqué la présence d’éventuelles substances allergènes, mais aucun emballage n’en contenait. Les chimistes ont ensuite vérifié si les bords collants contenaient des assouplissants ou des substances pouvant former des nitrosamines. Ces dernières sont susceptibles de provoquer des cancers et d’avoir un effet sur la croissance et le métabolisme.