Deux volets à rouleaux de sa maison grinçaient horriblement, mais, lorsqu’il a reçu la facture de la réparation, Claude Paillard a, lui, grincé des dents. L’entreprise qu’il mandatait habituellement ayant fait faillite, notre lecteur de Crissier (VD) a contacté au hasard une société romande possédant une antenne locale. Un monteur est venu, et, en 40 minutes de travail, a remis en état les volets récalcitrants en graissant notamment les engrenages. Montant de la facture: 205.50 fr. TTC , dont 96.40 fr. de main-d’œuvre, 57.25 fr. de forfait de déplacement et 51.85 fr. de forfait administratif. Un dernier point qui a décontenancé notre lecteur: «Personne ne m’a avisé au préalable d’un tel forfait! J’ai comparé avec d’autres factures. A ce jour, aucune entreprise de construction, d’entretien ou de dépannage ne m’a facturé de frais administratifs. Et 51.85 fr. pour 40 minutes de travail, c’est quand même surprenant!». Claude Paillard fait donc part de ses griefs à l’entreprise, qui a campé sur ses positions.
Pas de règles précises
Un tel forfait est-il déplacé? «Anciennement, les travaux administratifs étaient englobés dans le coût horaire, moyennant une majoration de 10-15%, explique Frédéric Burnand, responsable de la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE) dont les storistes ne font toutefois pas partie. Mais, de plus en plus, le prix horaire est calculé au plus bas et des forfaits sont ajoutés. Or, forcément, pour un petit chantier, ces derniers représentent vite une part élevée de la facture.» Les réparateurs de volets sont-ils astreints à des règles particulières? Visiblement non: «L’association des storistes romands (ASR) ne fixe pas de prix de régie, de mode de facturation ou de forfait de déplacement, répond son président Alain Leimgruber. Ce n’est pas de notre ressort. La concurrence est totalement ouverte et libre dans notre secteur.»
Le caractère détaillé de la facture, le tarif horaire et le calcul des frais de déplacement peuvent donc varier d’une entreprise à l’autre et la présence d’un forfait administratif ne signifie pas que le montant final sera plus élevé. Or, c’est bien ce dernier qui, en fin de compte, importe. Frédéric Burnand pense ainsi que le prix payé par notre lecteur n’est pas excessif pour les travaux effectués. Comme Alain Leimgruber, il conseille aux clients qui veulent éviter les surprises de se renseigner, lors de leur appel et de demander, le cas échéant, un devis (lire encadré).
200 fr., pas excessif!
Du côté de Favorol Papaux, l’entreprise qui a effectué le travail, Michel Pache reconnaît qu’un forfait administratif d’une cinquantaine de francs sur un montant global de 205 fr. peut choquer et qu’il faudrait signaler spontanément les forfaits aux clients qui appellent, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. Mais il estime aussi que le prix facturé reste très raisonnable.
En tout état de cause, les remarques de Claude Paillard n’auront pas été vaines, puisque deux erreurs ont été découvertes, l’une par notre lecteur attentif – l’entreprise a facturé 45 minutes au lieu de 40 – et l’autre par Michel Pache qui, honnête, vient de constater que le forfait déplacement aurait dû être facturé 30 fr. (intérieur de la localité) et non 57.25 fr. «Nous allons rembourser le montant total du forfait à notre client», précise le responsable. De quoi clore définitivement cette affaire de volets.
Sébastien Sautebin
Devis et précautions
Pour les petits travaux de quelques centaines de francs, on peut demander une estimation du prix (TTC) par téléphone et se renseigner sur le coût horaire, les frais de déplacement et d’éventuels forfaits liés, par exemple, au travail administratif. Rien n’interdit ensuite d’envoyer un courriel pour obtenir confirmation de ce qui a été dit par téléphone.
Lorsqu’il s’agit de travaux d’une certaine importance, il vaut la peine de demander un devis écrit à deux ou trois artisans. Attention, renseignez-vous préalablement sur la gratuité ou non de ce travail. Si l’intervention atteint plusieurs milliers de francs, il n’est pas farfelu de vérifier la solvabilité de l’entreprise auprès de l’Office des poursuites. On évitera ainsi des déconvenues en cas de problèmes.