Les règles de base
Soyons clair: un baby-sitter ne remplace pas une maman de jour ou la crèche. Son job est de garder des enfants au domicile de leurs parents occasionnellement, afin de leur offrir du temps libre. Il est là pour vos petits anges, pas pour nettoyer la salle de bain. En général, il s’agit de jeunes gens aux études ou encore à l’école, mais âgés de 13 ans au minimum, selon les recommandations de la Croix-Rouge suisse qui forme les baby-sitters. Parmi les règles élémentaires: pas de garde de malades, et pas plus de trois chérubins à la fois. La mission ne devrait pas, en principe, dépasser trois heures lorsque les petits sont réveillés.
Cotisations aux assurances sociales
Les baby-sitters mineurs ne sont pas soumis aux cotisations des assurances sociales (AVS/AI/APG/AC), et ne doivent donc pas être annoncés à la Caisse de compensation. Les personnes âgées de 18 à 25 ans sont exemptés, eux aussi, si leur salaire annuel ne dépasse pas 750 fr. pour la même famille.
Il appartient au baby-sitter d’être au bénéfice d’une RC couvrant d’éventuels dommages causés dans le cadre de son job. Et l’assurance-accidents? Ici aussi, le législateur a décidé de faire preuve de souplesse lorsqu’il s’agit de «petits boulots». «Il n’y a pas de prime à payer pour les baby-sitters de moins de 25 ans dont le salaire ne dépasse pas 750 fr. par an auprès de la même famille, explique Grégory Mosimann, juriste à l’OFSP. En cas d’accident, l’employé est néanmoins couvert et l’employeur paie alors rétroactivement une prime.»
Salaire et contrat
Le salaire dépend de différents facteurs, comme l’âge, l’expérience, la durée, la région, etc. Sur son site, la Croix-Rouge suisse recommande les montants suivants pour la garde de deux enfants: 8 fr. à 10 fr. l’heure pour les 13-15 ans et 11 fr. à 18 fr. pour les 16-25 ans. Cela étant, pour Christine Rüfenacht, «garder les enfants est un travail, avec une vraie responsabilité. Il s’agit tout de même de s’occuper des êtres auxquels on tient le plus. Les parents doivent proposer un montant qui leur paraît juste et qui convient aux deux parties.» Les éventuels frais de déplacement sont à la charge de l’employeur. A noter aussi que, selon la Croix-Rouge, «un contrat écrit ne s’impose pas dans le cas d’engagements spontanés et irréguliers dans le voisinage où le baby-sitter est payé directement».
Expérience et feeling
«A moins d’être dans l’urgence, il est important de rencontrer le baby-sitter au préalable», poursuit Christine Rüfenacht. Cela permet de voir si le courant passe avec les enfants et s’il semble digne de confiance. «Le feeling est important. Au moindre doute, mieux vaut choisir quelqu’un d’autre», relève notre interlocutrice. L’expérience est un atout, ainsi que le fait d’avoir suivi le cours de la Croix-Rouge (réservé aux ados). «Il garantit que le jeune possède les bases pour s’occuper d’un enfant et qu’il a été sensibilisé à la responsabilité qui en découle. Cela montre aussi qu’il est motivé.»
Face au coronavirus
La Croix-Rouge suisse a publié des recommandations liées au coronavirus sur son site babysitter.redcross.ch. Entre autres: la garde n’est possible que si les protagonistes, et leurs proches, sont en bonne santé. Les parents mettent le matériel de protection à disposition. Dans la mesure du possible, le baby-sitter gardera une distance de un mètre et demi et portera un masque, lorsque cet éloignement ne peut pas être respecté.
L’essentiel pour la garde
Il faut fournir à l’employé les infos importantes liées aux enfants, à la maison et à sa conduite. Il doit savoir, par exemple, comment calmer bébé s’il pleure, et connaître les allergies éventuelles. On lui montrera aussi où sont rangés les objets importants, ainsi que le fonctionnement de certains appareils. Expliquer enfin ce qui est autorisé (télé, frigo, etc.). Bien entendu, il faut impérativement lui remettre le numéro où il peut vous joindre facilement, au besoin. «Ensuite, tout comme on prend le temps de partir, on prend le temps de revenir – à l’heure – et de faire un petit débriefing», note Christine Rüfenacht. Régler le salaire et s’assurer que le garde puisse rentrer chez lui. Sinon le raccompagner ou l’héberger. Demander aux enfants si tout s’est bien déroulé.
Où trouver la perle rare?
«Le plus simple est de choisir une personne recommandée par son entourage», suggère Christine Rüfenacht. A défaut, les sections cantonales de la Croix-Rouge disposent de listes des personnes qu’elles forment, mais l’info est réservée aux membres (30 fr. à 55 fr. par an), sauf en Valais où la liste est gratuite. Différents sites proposent aussi des annonces, comme fr.babysits.ch, topnanny.ch, yoppies.ch ou babysitting24.ch qui est recommandé par la Croix-Rouge. Ces services sont généralement payants (lire «Une baby-sitter en quelques clics» sur bonasavoir.ch). Enfin, certaines communes fournissent des listes gratuitement.
Sébastien Sautebin