Oui. Le pain de Sils, ou délice, qui s’apparente aux bretzels, doit rester un aliment «plaisir», à consommer occasionnellement. Ceci d’autant plus que les délices sont volontiers fourrés de beurre salé ou de charcuterie!
Si la pâte du pain de Sils est de composition traditionnelle, l’étape qui précède la cuisson fait toute la différence. La préparation est alors trempée dans une solution d’eau salée, puis badigeonnée de soude caustique, un coproduit du chlore. Cette substance, toxique pour l’organisme, est neutralisée lors de la cuisson, qui la rend inoffensive!
Au final, la teneur en sel du pain de Sils a donc trois origines, si l’on exclut les éventuels grains ajoutés en décoration:
le sel contenu dans la pâte – comme pour tout pain traditionnel –, la saumure du trempage (eau salée) et la soude caustique (hydroxyde de sodium).
En Suisse, l’affichage de la teneur en sodium (sel de cuisine) n’est pas obligatoire sur les produits alimentaires, ce qui empêche toute comparaison. Pour sa part, Migros annonce pour ses délices une teneur totale en sel de cuisine de 1,9%, soit près de 2 g de sel pour 100 g de pain, ce qui équivaut au tiers des recommandations de consommation maximale pour une journée.
Quant au pain traditionnel, sa teneur peut varier de 1,3 g à plus de 2 g de sel pour 100 g de pain. Bonne nouvelle: les fabricants affirment s’attacher à réduire progressivement les teneurs en sel de leurs produits.
Doris Favre, diététicienne diplômée