En 2015, près de 600 milliards de dollars ont été envoyés par des particuliers d’un pays à un autre, selon les estimations de la Banque mondiale. Parmi cette masse de transactions, une partie est virée sur des comptes en banque, une autre sur des portefeuilles mobiles et une troisième est transmise en liquide. Cette dernière option peut être très utile, quand un proche est, pour une raison ou une autre, coincé dans un pays, sans cash. Outre Western Union, différentes entreprises proposent des transferts d’argent en espèces. Nous en avons examiné cinq qui permettent des envois rapides depuis la Suisse (voir tableau).
Des coûts plus ou moins explicites
Toutes les sociétés examinées appliquent d’abord des frais de service affichés sur leurs sites. Ils varient selon le pays et le montant expédié. Si notre cousin Eustache se retrouve sans le sou en République démocratique du Congo, Western Union demande par exemple 65 fr. pour un envoi de 1000 fr. (6,5%). MoneyGram le facture 45 fr. (4,5%) et Worldremit 22 fr. (2,2%). Azimo, la plateforme la moins chère pour ce pays, ne prend que 10 fr. (1%). Sendvalu ne permet pas, quant à elle, d’envoyer des francs suisses. Mais que ce soit en euros ou en dollars, ses frais sont de 2,6% environ.
Il est cependant erroné de ne considérer que les frais de service. Car les compagnies prélèvent également une marge sur le taux de change pour passer d’une devise à une autre. Le destinataire ne recevra alors pas la même somme selon la société utilisée. Dans notre exemple, Western Union gagne ainsi environ 5% par rapport au cours moyen entre le franc suisse et le dollar américain, Azimo et Worldremit 4% et MoneyGram 3%.
En cumulant ces deux types de frais, Azimo reste donc la compagnie la moins onéreuse de notre comparatif, avec un prélèvement d’environ 5% du montant total de l’envoi. Avec plus de 11%, Western Union est la plus chère.
Présence géographique et délai aussi importants
Le coût ne doit pas être l’unique critère à prendre en compte. La localisation du destinataire joue aussi un rôle. Si Azimo, MoneyGram et Western Union sont présents dans près de 200 pays, c’est dans 69 seulement que Sendvalu propose ses services. La couverture d’un pays ne sera pas non plus la même selon la société. Ainsi, pour le cousin Eustache, il sera peut-être plus aisé de trouver une agence Western Union, sachant que celle-ci compte plus de 200 bureaux de retrait rien que dans la région de Kinshasa, alors qu’Azimo n’en propose que douze pour l’ensemble de la République démocratique du Congo.
De même, suivant l’urgence de la situation, il faudra comparer les délais pour la réception de l’argent. Ceux-ci varient de quelques minutes à plusieurs jours. Les différents sites mentionnés proposent tous un calculateur en ligne permettant d’estimer les frais, les délais et la somme finalement reçue par le destinataire. N’hésitez donc pas à les employer.
Bernard Utz