Les CFF peuvent ainsi compter sur le relais solide des membres du comité du Service d’information pour les transports publics (Litra), parmi lesquels on trouve une vingtaine de parlementaires. Dont, notamment, les conseillers nationaux Olivier Français (PLR/VD), Jean-René Germanier (PLR/VS) et Jean-Pierre Grin (UDC/VD), sans oublier les conseillers aux Etats Claude Hêche (PS/JU) et Géraldine Savary (PS/VD). Ils y sont entourés par les têtes pensantes des CFF (Andreas Meyer, directeur général, Jeannine Pilloud, Philippe Gauderon et Nicolas Perrin), de La Poste (Daniel Landolf, responsable CarPostal) et de l’Union des transports publics (Ueli Stückelberger, directeur).Ce dernier dirige encore l’Association des Remontées mécaniques suisses, présidée par Dominique de Buman (PDC/FR). Tous les deux se rencontrent par ce biais dans le comité de la Fédération suisse du tourisme (FTS).
Chaque parlementaire ayant le droit de faire entrer deux personnes sous la Coupole, Dominique de Buman a choisi d’inviter Barbara Gisi, directrice de la FTS. Et Ueli Stückelberger doit son laissez-passer à Karl Vogler (PCS/OW).
Roger Nordmann, rapporteur de la Commission des transports et des télécommunications du Conseil national, est selon le sitelobbywatch.ch, vice-président de l’Association transports et environnement, qui défend activement le rail. Il est également membre du comité de Ouestrail, autre lobby ferroviaire romand.
Quant à Olivier Français (PLR/VD), sa fonction de directeur des travaux publics de la ville de Lausanne lui donne accès aux conseils d’administration de plusieurs compagnies de transports publics, telles que la Compagnie du chemin de fer Lausanne-Echallens-Bercher.
Swisscom a le bras long
Le secteur des télécommunications est également bien défendu au Palais fédéral. Dans le directoire de Fibreoptique Suisse, dont fait évidemment partie Swisscom, on trouve ainsi sept élus, dont le conseiller aux Etats Raphaël Comte (PLR/NE) et la conseillère nationale Viola Amherd (PDC/VS). Le directeur de Swisscom Urs Schaeppi côtoie encore la députée Edith Graf-Litscher (PS/TG) au sein du comité directeur de l’Association suisse des télécommunications (Asut).
En outre, la socialiste thurgovienne forme, avec quatre parlementaires alémaniques, le noyau dur de l’initiative «ePower» qui s’engage contre le fossé numérique et veut généraliser l’accès à la société de l’information. L’initiative «ePower» regroupe 34 conseillers nationaux et neuf sénateurs siégeant aux Etats. Elle est menée par Andreas Hugi qui, toujours selon le site lobbywatch.ch, est à la tête de la société Furrerhugi.Publicaffairs. Une agence de communication qui travaille, entre autres, pour… La Poste et Swisscom. Précisons encore que ePower est membre de ICT Switzerland Information & Communication Technology, présidé par Ruedi Noser (PLR/ZH) et dont font également partie… La Poste et Swisscom!
Dans la Salle des pas perdus, on croise encore le directeur de la communication de Swisscom, Stefan Nünlist, lui-même invité par Lorenz Hess (PBD/BE) ou le conseiller aux affaires publiques de La Poste François Tissot-Daguette, accrédité par Lucrezia Meier-Schatz (PDC/SG).
Un réseau dense
En résumé, si les entreprises publiques telles que La Poste, les CFF ou Swisscom assurent ne rien verser aux partis politiques, de solides liens unissent les élus et les anciennes régies (lire encadré ci-dessus).
Il est piquant de rappeler que le conseiller aux Etats schaffhousois Thomas Minder avait déposé, en 2012, une initiative parlementaire pour obliger les entreprises publiques à déclarer tous les dons faits à des politiques dans leurs comptes annuels en indiquant notamment le nom du bénéficiaire et le montant du don. Sa tentative avait été balayée...
zeb / gs