Une moyenne de 4% en Suisse, et jusqu’à 6,3% dans le canton de Vaud: l’an prochain, la hausse des primes maladie va faire mal. La pilule sera plus amère encore en Suisse romande, car les augmentations chez Assura et le Groupe Mutuel – qui touchent environ la moitié des Romands – seront plus élevées que la moyenne. Ainsi, un assuré dont la prime mensuelle avoisine les 500 fr. paiera environ 360 fr. de plus chaque année. S’il n’y a pas de solution miracle pour échapper aux hausses, quelques conseils permettent de limiter les dégâts.
1. Changer de caisse
Pour l’assurance de base, le libre choix est absolu. Il n’y a aucun questionnaire médical à remplir et aucun risque de refus. Seule condition: un courrier de résiliation doit parvenir à l’ancienne caisse avant le 30 novembre. Mieux vaut l’envoyer en recommandé et prévoir quelques jours de marge.
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ll est tout à fait possible de changer de prestataire pour la couverture de base, tout en conservant ses complémentaires chez son ancien assureur. Si l’on souhaite également les résilier, il est préférable de le faire séparément, car les conditions ne sont pas les mêmes (échéance du contrat variable, risque de refus du nouvel assureur, etc.).
Pour savoir quelles sont les primes les moins chères, direction priminfo.ch, le seul comparateur fiable – géré par la Confédération – qui classe par ordre de prix la totalité des primes disponibles dans chaque canton. Comparer est indispensable, car le classement change beaucoup d’un scénario à l’autre. Ainsi, une caisse peut très bien figurer parmi les moins chères dans un canton et parmi les plus onéreuses dans un autre. Ou alors être mal classée pour les modèles traditionnels, mais avantageuse avec l’option «médecin de famille». Même l’ajout ou non de l’assurance accidents – inutile pour les salariés, déjà couverts par leur employeur – modifie le classement!
Passer d’une caisse coûteuse à la meilleur marché permet d’économiser, suivant son canton et sa franchise, de 800 fr. à plus de 1700 fr. par an pour les adultes, et de 300 fr. à près de 600 fr. pour les enfants (voir tableau).
2. Changer de franchise
On peut faire baisser le coût de ses primes en choisissant une franchise plus élevée que celle de départ. A quelques francs près, le rabais est le même pour toutes les caisses. Il avoisine 10 fr. par mois pour la franchise à 500 fr., 38 fr.
(1000 fr.), 65 fr. (1500 fr.), 92 fr. (2000 fr.) et 120 fr. (2500 fr.) Autrement dit, quelqu’un qui s’engage à payer les 2500 premiers francs de ses frais médicaux – au lieu des 300 fr. de la franchise de base – prend un «risque» de 2200 fr., mais économise environ 1440 fr. par an sur les primes.
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3. Changer de modèle
Dernière possibilité d’économie, opter pour un modèle d’assurance de base assorti de contraintes plus ou moins importantes.
⇨ Les modèles «médecin de famille» et «réseau de soin/HMO» obligent l’assuré à s’adresser en premier à son généraliste, qui l’envoie ensuite vers un spécialiste si nécessaire. Ce médecin de premier recours peut être choisi dans une liste plus ou moins ouverte, qui peut aller de tous les praticiens reconnus par la Fédération des médecins suisses à quelques médecins ou centres de soins par canton seulement. En règle générale, plus la liste est courte, plus le rabais de prime est élevé (de 5% à 15% environ). Avant d’opter pour un tel modèle, bien vérifier que son généraliste actuel en fait partie...
⇨ Les modèles de télémédecine regroupent plusieurs produits très différents les uns des autres. Dans tous les cas, un appel téléphonique à une centrale médicale est obligatoire avant toute consultation. Le patient peut ensuite décider librement d’aller voir un médecin, ou bien être tenu de respecter la décision de la centrale. Dans le premier cas, le rabais se limite à 5%, parfois un peu plus. Dans le second, il peut aller jusqu’à 20%. Avant d’opter pour un modèle de télémédecine, lisez attentivement ses caractéristiques et ses contraintes.
⇨ Prudence avec les modèles les plus avantageux: certains imposent des contraintes supplémentaires, comme l’achat obligatoire des médicaments dans une pharmacie précise (par exemple PharMed d’Assura ou win.easy de CPT).
⇨ Si vous ne souhaitez pas payer les médicaments de votre poche et attendre leur remboursement, évitez les caisses qui pratiquent le système du «tiers garant», c’est-à-dire Assura, Compact, Intras, Sanagate et Supra.
Vincent Cherpillod