L'idée est séduisante. Plutôt que d'attendre des lustres que les politiques acceptent de plafonner les prix du roaming (lire «Pas de frein aux tarifs abusifs du roaming»), pourquoi ne pas libéraliser ce marché spécifiquement? La proposition a été émise ce matin par Monsieur Prix sur les ondes de RTS La Première qui réagissait au montant astronomique communiqué par l'OFCOM: les opérateurs suisses ont engrangé 857 millions de chiffre d'affaires avec le roaming en 2012, soit 1,4% de plus qu'en 2011.
Selon lui, il faut étudier «une nouvelle approche concurrentielle» en donnant la possibilité, aux consommateurs, de conclure un «contrat roaming» avec un autre opérateur que le sien. Il explique: «Par exemple, un client Swisscom aurait la liberté de conclure un contrat roaming avec un autre prestataire, tout en gardant le même numéro et la même carte SIM. Cela augmenterait la pression sur les opérateurs suisses et les obligerait enfin à se concurrencer sur les tarifs d'itinérance.»
L'Europe le prévoit déjà
Sur son blog, Monsieur Prix précise que l'instauration d'une telle solution sera effective dans l'Union européenne dès le 1er juillet 2014. «Par exemple, un opérateur français pourra offrir un abonnement à un touriste anglais qui séjourne en France», déclare-t-il.
Interpelés sur la proposition de Stefan Meierhans, les principaux opérateurs suisses estiment que la concurrence sur le roaming est déjà forte et que les prix continueront de baisser à l'avenir. Ils mentionnent en outre une autre avancée qui pourrait intervenir en Europe prochainement: le «local breakout», soit le fait de recevoir une offre d'un opérateur local lors d'un séjour à l'étranger. Si un tel système se mettait effectivement en place chez nos voisins, il est probable que les clients suisses puissent aussi en bénéficier.
Rappelons, enfin, qu'il est toujours possible d'opter pour une carte SIM prépayée d'un autre opérateur lorsque l'on se rend à l'étranger, comme nous l'avons déjà exposé (lire «Une carte SIM étrangère pour des vacances moins onéreuses», BàS 06/2013). Les prix sont ainsi bien plus bas, que ce soit pour les appels, les SMS ou les connexions à internet. Mais, et c'est le principal défaut, cela implique un changement de numéro le temps du séjour.
Loïc Delacour