L'effet d'annonce est généralement programmé 15 jours avant les vacances d'été. Swisscom a devancé ses concurrents en l'utilisant à quelques jours des vacances de Pâques: ses tarifs d'itinérance (roaming) vont à nouveau baisser dès demain, et ce n'est pas un poisson d'avril!
Vont-ils pour autant, comme le clame le communiqué de presse, devenir «presque identiques à ceux pratiqués en Suisse» voire même «plus intéressants que nombre d'opérateurs dans l'UE»? En tous les cas pas en Europe, puisque – faut-il le rappeler – les tarifs de roaming seront tout simplement bannis dans l'UE dès le 15 juin 2017! Or, on le voit dans le tableau reproduit dans l'encadré, c'est encore loin d'être le cas avec nos opérateurs et c'est cela surtout qui intéresse le consommateur suisse.
Paquets de données difficiles à comparer
Puisque ce sont les paquets de données pour un mois de vacances qui sont concernés, concentrons-nous sur eux. Première constatation: Swisscom diminue certes le paquet de 200 Mb de 15 fr. à 9.90 fr., mais passe comme chat sur braise sur la suppression de celui de 50 Mb vendu jusque-là 5.50 fr., et qui suffisait à nombre d'usagers pour un week-end dans une grande ville européenne par exemple. Seule solution pour eux: payer 9.90 fr. pour bénéficier de 200 Mb, ce qui, in fine, correspond à une augmentation...
Pour le reste, impossible de comparer sans faire de petits calculs, car les opérateurs se font un malin plaisir à ne surtout pas mettre la même quantité de données que la concurrence dans leurs paquets! Exemple: Sunrise ne propose pas un pack de 1 Gb, et il faut donc retenir celui de 2 Gb, plus avantageux que deux paquets de 500 Mb pour la comparaison...
Et qu'est-ce que l'on constate? Que pour bénéficier d'1 Gb un mois durant – stock suffisant pour téléphoner via WhatsApp ou Skype pendant une trentaine d'heures et qui laisse un solde pour d'autres besoins –, il faut débourser entre 30 fr. et 49 fr. C'est vrai: il fallait, l'été dernier encore, compter entre 39 fr. et 100 fr. pour la même offre*.
Une marge qui laisse perplexe
Mais plutôt que de se pâmer devant ces baisses significatives, ne devrait-on pas se demander comment les opérateurs ont pu, des années durant, imposer des tarifs aussi abusifs? Et comment se fait-il qu'ils arrivent aujourd'hui à les ramener à des hauteurs plus raisonnables, mais encore bien trop hautes par rapport à ce qui est pratiqué dans l'UE?
Christian Chevrolet
* Lire notre article: «Roaming, comment éviter la ruine» (07/2016).