«Volume et brillance», «Concentré de nutrition», «Réparation intense», non-contents de laver les cheveux, les shampoings veulent nous rendre beaux. Mais malgré tout ce que promet le flacon, le résultat s’avère souvent décevant : fourches, pellicules ou racines grasses au lendemain du lavage. A quoi est-ce dû ?
Dimethicone, amodimethicone, cyclopentasiloxane…
Omniprésents dans les cosmétiques, les silicones sont des agents chimiques conditionnants. Lors d’un shampoing ou d’un masque, les particules de silicone se déposent sur la fibre capillaire endommagée et l’enrobent d’une gaine qui va colmater ses lésions, lisser sa cuticule et donc lui redonner un aspect sain ainsi qu’un toucher doux. Les écailles du cheveu n’étant plus hérissées, le démêlage est également facilité. De la même façon que le film hydrolipidique naturel, il va agir, tel un bouclier, comme protecteur de la fibre en limitant les agressions du brossage, du sèche-cheveux ou encore de l’humidité.
Barrière quasi imperméable
Le problème, c’est que cette barrière quasi imperméable détériore la fibre capillaire et peut irriter le cuir chevelu à terme. En effet, l’accumulation aux racines de ce «film plastique» finit par boucher les pores et étouffer le cuir chevelu, empêchant la bonne pousse des cheveux et pouvant provoquer des pellicules chez les personnes sensibles. Sur les cheveux, le silicone se loge dans les brèches afin de lisser la fibre, mais cette «protection» se détache lors du lavage, agrandissant et fragilisant un peu plus la lésion. Cette gaine occlusive empêche également les vrais soins de pénétrer dans le cortex du cheveu. A noter qu’un cheveu est une matière morte qui ne se régénère pas. Contrairement à ce que clament les shampoings et autres soins «régénérants», rien ne peut réparer une fourche : le silicone agira comme une colle, rien de plus.
Aussi, l’accumulation des divers types de silicones alourdit le cheveu et le rend terne. Cela se manifeste notamment par un effet «racines grasses». On est alors obligé de refaire un shampoing, mais bourré de silicones, c’est le début d’un cercle vicieux…
Conseils pratiques
Les marques les plus courantes en sont truffées. Pour choisir un shampoing exempt de silicones, on repérera ceux qui ne contiennent pas d’ingrédients se finissant en « thicone », « thiconol », « siloxane » ou « silane ».
Outre les agents occlusifs, les shampoings les plus courants contiennent également des sulfates, qui sont décapants et irritants, ainsi que de nombreux conservateurs tels que les parabènes, potentiels perturbateurs endocriniens. Le meilleur moyen de les éviter est de se tourner vers des shampoings bio ou des bases lavantes douces, disponibles en magasins bio ou parapharmacies.
Malika Scialom