Mille accidents sur les pistes par jour! Comme chaque année, les sports d’hiver occasionneront malheureusement leur lot de fractures et autres ligaments déchirés. Chez les snowboarders, les fractures du poignet sont quatre fois plus fréquentes que chez les skieurs. En cause, les nombreuses chutes amorties directement par les mains et les poignets. A la recherche de leur équilibre, les surfers débutants sont les principales victimes de cette blessure.
Fort de ce constat, le Bureau de prévention des accidents (bpa) recommande le port de gants de snowboard avec protège-poignets*. Ceux-ci sont munis de petites pièces rigides, insérées à l’intérieur du gant. Mais leur efficacité réelle reste à démontrer. En effet, un groupe d’experts réuni au sein de l’EPFZ (lire l’encadré) a comparé l’efficacité et le confort de quinze gants et moufles vendus en Suisse. Leur constat est peu encourageant: onze articles ont été jugés globalement «peu satisfaisant» ou, pire, «insatisfaisant». Et aucun des quatre meilleurs n’a dépassé la mention «satisfaisant» (voir tableau).
Un seul modèle offre une bonne protection
Dans le détail, un seul modèle a reçu une note au-delà du «satisfaisant» pour le critère de la protection des poignets. Il s’agit du gant Reusch Handplant r-tex-xt, qui a obtenu 4.8 points sur 6, soit la note minimale pour être jugé «bon». Sa note finale redescend toutefois à 4.7, car il a été légèrement moins bien noté en matière de confort. Ce modèle est disponible aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
Seuls deux autres modèles ont été jugés «satisfaisant» au critère de la protection des poignets. Tous les autres ont eu des notes «peu satisfaisant» ou «insatisfaisant». De manière générale, les experts reprochent aux gants renforcés de ne pas être assez serrés autour de la main, malgré la présence de lanières velcro. Du coup, en cas de chute avec appui sur le poignet, les renforts ne sont pas assez stables pour résister à la pression. Parmi les commentaires évoqués lors de ce test, les spécialistes sont allés jusqu’à évoquer «des systèmes de protection alibis».
Confort à revoir
Au critère du confort, le bilan n’est guère plus positif. Les renforts ont souvent été considérés comme gênants, voire douloureux.
Interpellé à la suite de ces mauvais résultats, le fabricant Level rappelle l’existence de son protège-poignets Biomex, qui peut être porté en plus du gant. Quant à la marque Snowlife, elle assure n’avoir pas connaissance de personnes s’étant blessées, alors qu’elles portaient des gants de son assortiment. Des arguments qui ne répondent en rien aux reproches formulés lors de ce test.
Rolf Muntwyler / yac
*Conseils de sécurité sur les pistes: www.protegetoi.ch
Evaluation sous toutes les coutures
Pour tester l’efficacité des gants de snowboard, un groupe d’experts a été réuni à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Parmi ceux-ci: des spécialistes en dispositifs de protection dans les sports d’hiver, des moniteurs de cours de snowboard, un enseignant spécialisé en snowboard d’une haute école suisse et un médecin de l’EPFZ.
Deux critères ont été évalués:
- Protection des poignets: les experts ont observé la forme, la taille et la disposition des protège-poignets ainsi que leur niveau de protection en cas de chute amortie par le poignet.
- Confort d’utilisation: les gants doivent pouvoir être enfilés et retirés sans effort. Ils ne doivent pas empêcher de décrocher les fixations du snowboard ou de se tenir aux remonte-pentes. Quant aux protège-poignets intégrés, ils ne doivent pas gêner, et encore moins blesser.