Voilà plus de cinq ans que Compétences Bénévoles offre une aide précieuse à des organisations, parmi lesquelles on retrouve la Croix-Rouge, Caritas Jura ou encore la Ligue vaudoise contre le cancer. Son créneau est original: leur apporter un savoir, et non des forces vives. Par exemple, un bénévole rencontrera mensuellement les responsables d’une institution pendant une durée limitée pour mettre en place une méthodologie de travail concernant un projet spécifique. Le bénéficiaire pourra ensuite continuer de travailler sans soutien.
Ce point est crucial pour que le transfert des connaissances soit réel. Si une personne bénévole arrivait dans une association, faisait le travail à la place de ses membres, puis repartait dès qu’il est terminé, le bénéficiaire serait toujours dépendant du savoir des autres. Compétences Bénévoles offre ainsi une aide durable.
D’une idée à une fondation
Cette approche est née d’une réflexion d’Emanuelle Sierro-Schenk, il y a de cela une dizaine d’années. «Je suivais un cours de formation continue sur la gestion du savoir dans les entreprises. J’ai fait le parallèle avec mon intérêt pour le bénévolat et le fait que je souhaitais pouvoir trouver des activités dans lesquelles j’avais une vraie plus-value à apporter.»
D’un travail de fin de formation, le concept se transforme, petit à petit, en un projet concret. La Vaudoise convainc ses différents interlocuteurs de l’utilité d’un tel intermédiaire. Et, en novembre 2008, la Fondation Compétences Bénévoles voit le jour. Elle est soutenue par l’organisation d’aide à la création d’entreprise Genilem pendant ses trois premières années.
Le projet séduit et de nombreux bénévoles répondent présents! Ils sont, aujourd’hui, une nonantaine, disponibles pour une mission. «Leurs compétences sont très variables, commente Emanuelle Sierro-Schenk: spécialiste en marketing, responsable RH, directeur financier ou encore horticulteur-fleuriste… Et, si nous n’avons pas la personne qui correspond aux attentes, nous la cherchons. Récemment, par exemple, nous étions face à un projet de création d’une chanson! Nous avons trouvé des personnes susceptibles d’apporter des connaissances dans ce domaine précis.»
Parole d’acteurs
Céline Ertem est une des bénévoles. «C’est une amie, elle-même membre, qui m’en a parlé, se souvient-elle. La fondation cherchait une personne active dans la communication pour un projet avec l’Association des familles du Quart-Monde (AFQM).» Travaillant comme responsable de la communication pour le compte d’une association active dans l’aide aux entreprises, elle accepte le défi. «Ce qui m’intéressait, ce n’était pas de faire «pour» eux, mais de faire «avec» eux, de partager mes compétences, afin que le bénéficiaire puisse utiliser les outils transmis de manière autonome, en ayant compris le pourquoi de la démarche.» La collaboration est toujours en cours actuellement. «Nous nous voyons une fois par mois environ. Le contact avec des gens d’horizons différents est très enrichissant.»
Céline apporte son savoir, afin que l’AFQM mette en place une nouvelle ligne de communication. Pascal Künzler, coordinateur à l’association, fait partie du petit groupe de travail qui accueille la bénévole. Il partage son enthousiasme: «Cette collaboration apporte plus que des connaissances professionnelles. Elle nous permet de nous ouvrir, de nous poser de nouvelles questions grâce à ce regard extérieur.» Il apprécie également le suivi apporté par la Fondation Compétences Bénévoles: «Ses responsables restent présents, tout au long, et s’assurent que nous allons dans le bon sens, ce qui est très précieux.»
Un outil encore trop peu connu
Autre aspect essentiel dans le fonctionnement de Compétences Bénévoles: la présence de parrains. Il s’agit d’entreprises, d’institutions ou de particuliers qui soutiennent les activités de la fondation avec des dons. Ils permettent également de développer un réseau et ainsi de faire connaître le dispositif créé par Emanuelle Sierro-Schenk. Car, si de nombreuses personnes sont prêtes à aider en apportant leurs précieuses connaissances professionnelles, les organisations à but non lucratif pouvant en bénéficier ne connaissent pas toujours cet outil fort utile.
Loïc Delacour
Infos: www.competences-benevoles.ch