Depuis le 1er janvier de cette année, les produits vendus en Suisse bénéficient d’une garantie minimale de deux ans. Pour les appareils achetés en 2012 avec une garantie d’un an, l’Office fédéral de la justice précise que la protection contre les défauts est, ipso facto, prolongée jusqu’à la fin de 2014. Voilà pour la version officielle.
En pratique, Laurence Cruchon, de Morges (photo), a fait une tout autre expérience. Le 20 avril dernier, son imprimante HP Photosmart lui fait le coup de la panne un samedi soir. Confiante, notre lectrice se rend le lundi 22 avril au magasin Interdiscount de Morges, où elle a acheté sa machine un an plus tôt. Enfin, un an et deux jours plus tôt (le 20 avril 2012) pour être précis.
Explications alambiquées
«Pas de problème», lui dit le service après-vente, qui rédige un ordre de réparation pour Hewlett Packard (HP), mentionnant qu’il s’agit d’un «cas de garantie». Mais, pour HP, problème il y a. Car sa propre garantie de douze mois, octroyée en sa qualité de fabricant – donc non régie par la loi – est échue. Même pour deux jours, HP ne veut rien savoir. Pis, il réclame 80 fr. de frais à notre lectrice pour récupérer sa machine non réparée…
Or, de son côté, Interdiscount, refuse de prendre la réparation à sa charge. Interpellé par Bon à Savoir, son service de presse persiste, prétendant que la panne ne serait pas due à un défaut, sans pour autant parvenir à expliquer son origine… L’enseigne nous assure toutefois avoir donné des consignes pour que, à l’avenir, ses collaborateurs fassent preuve de souplesse lorsque la garantie n’est échue que de quelques jours et a envoyé un bon d’échange à notre lectrice, à titre de geste commercial.
Comment expliquer cette contradiction? En fait, l’application du droit de garantie est souvent source de controverses (lire «Garanties à géométrie variable, BàS, 1/2013*). Interdiscount de même que Fust ont prévenu qu’ils appliqueraient la loi à la lettre. En clair, il ne suffit pas qu’un appareil tombe en panne dans le délai de garantie pour qu’il soit automatiquement réparé ou remplacé. Interdiscount exige, en plus, de l’acheteur qu’il annonce le défaut «immédiatement» et, surtout, qu’il prouve que le vice existait déjà à l’achat. Bon courage…
Philippe Chevalier
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