Louer un bureau au mois, voire à la journée, et le partager avec d’autres indépendants, voilà le concept qui séduit de plus en plus de professionnels «nomades». On recense actuellement 2500 espaces de coworking actifs dans le monde et, rien qu’en 2012, le nombre de ces bureaux collaboratifs a augmenté de 89%*. L’intérêt pour ce mode de travail, popularisé en 2006 à San Francisco, n’est pas en reste en Suisse, où une douzaine d’espaces sont en fonction. Présentation de trois exemples romands.
Solution pour indépendants
A l’Eclau (Lausanne), au Bureau (Neuchâtel) ou à la Muse (Genève et Lausanne), on arrive avec son matériel sous le bras, on s’installe sans place attitrée et les heures de présence dépendent des besoins de l’activité. En effet, chaque bureau collaboratif propose ses propres forfaits et ses abonnements, qu’ils soient mensuels, journaliers ou adaptés à certains profils (visiteurs occasionnels, étudiants, start-up). Et si, en principe, les coworkers se partagent les locaux et le mobilier, un supplément de prix est parfois demandé pour certains services, comme un bureau attitré ou un espace de rangement.
Cette flexibilité a déjà séduit de nombreux professionnels: consultants, graphistes, développeurs, traducteurs, microentrepreneurs, et bien d’autres encore. Car, outre les tarifs abordables (entre 100 et 300 fr. par mois sans options), le coworking est aussi une alternative au travail à domicile pour certains indépendants. Nombre d’entre eux y trouvent un moyen de cadrer leurs horaires et d’être plus productifs, mais également de se faire des contacts parmi leurs voisins de l’open space (espace ouvert). Les infrastructures à disposition, telles que les salles de conférences, permettent aussi de recevoir des clients ou d’organiser des réunions dans un lieu neutre mais équipé.
Un gérant veille généralement au bon fonctionnement de l’espace, mais, à l’Eclau et au Bureau, par exemple, aucun service de réception ou de secrétariat n’est proposé. A la Muse, ce sont des étudiants qui s’occupent de l’intendance.
Favoriser le réseautage
La démarche reste toutefois d’envergure modeste – de trois à 100 inscrits par bureau, présents plus ou moins régulièrement – et ne cherche pas à faire de profits. «On rentre simplement dans nos frais avec les cotisations des membres», explique Stéphanie Booth, consultante en communication numérique et gérante de l’Eclau.
Mais ce qui fait la particularité du coworking, c’est son aspect communautaire. En privilégiant des locaux ouverts et en organisant de nombreux événements, tels que des pique-niques, des conférences ou des workshops, les bureaux collaboratifs veulent favoriser le «réseautage». Au Bureau, la salle de coworking se transforme même en restaurant à midi et le soir, où les professionnels partagent les lieux avec d’autres convives durant ces périodes.
Le coworking se différencie donc de la simple location de bureaux en commun. D’ailleurs, les regroupements d’indépendants «fixes» ou la sous-location par des entreprises de leurs bureaux libres restent des pratiques courantes, l’esprit du bureau collaboratif n’étant pas forcément recherché par tous les indépendants, spécialement si leur activité nécessite un espace privatif.
*«Global Coworking Census 2013 », 2/2013.
Jessica Vial
Bonus web:Trois espace de coworking
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.