«UBS suit le même chemin que PostFinance en utilisant les informations de ses clients à des fins de marketing», proteste Christophe Friedli, de La Tour-de-Peilz. Ce lecteur a en effet reçu de sa banque de nouvelles conditions générales valables rétroactivement au 1er janvier. Celles-ci stipulent que le client «autorise UBS à communiquer aux sociétés du groupe en Suisse des données clients à des fins commerciales».
En 2014, PostFinance avait défrayé la chronique. Le géant jaune avait alors annoncé vouloir transmettre à des tiers les informations tirées du trafic de paiements. But avoué: proposer aux titulaires du compte des publicités ciblées sur leurs habitudes.
Cuisine interne
«La nouvelle clause d’UBS, souligne Jean-Raphaël Fontannaz, porte-parole de la banque, n’a rien à voir avec les pratiques de PostFinance. «UBS ne vend en effet aucune donnée client à des tiers, mais a voulu leur mise à disposition à l’intérieur du groupe.»
Dans le cas de UBS, les données sensibles ne sortiront donc pas du groupe. La banque proposera seulement à ses clients des produits financiers (comptes 3a, hypothèque, etc.) selon leur profil. Mais ils ne recevront pas d’offres publicitaires pour un voyage aux Maldives sur la base des paiements effectués.
A Berne, le préposé fédéral à la protection des données (PFPDT), qui avait réagi au quart de tour pour freiner les ardeurs de PostFinance, n’a pas été saisi du cas UBS. «Les banques doivent informer leurs clients au préalable quand ils modifient leurs services et le traitement de données, déclare néanmoins Francis Meier, délégué d'information du PFPDT.
Or, UBS n’a averti ses clients des nouvelles règles qu’après coup. De son côté, Christophe Friedli a immédiatement réagi et la banque s’est engagée à ne lui envoyer aucune publicité*. «Je ne trouve pas normal qu’une institution change ses conditions de manière unilatérale, sans donner en contrepartie la possibilité de mettre fin à la relation bancaire, conclut notre lecteur. Ce qui m’est impossible, puisque je suis lié à ma banque jusqu’en 2021 par un contrat d’hypothèque.»
Claire Houriet Rime
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