Le mois dernier, Bon à Savoir lançait son «Observatoire des prix». Un comparatif mensuel de 53 produits chez les quatre principaux distributeurs du pays: Aldi, Coop, Lidl et Migros. Vous avez été nombreux à nous écrire pour saluer notre démarche et nous soutenir dans notre action. Certains d’entre vous ont néanmoins relevé une incohérence dans notre approche: prôner la qualité dans nos tests, et rechercher le prix le plus bas dans ce comparatif. En d’autres termes, comment pouvions-nous justifier de mettre en avant, dans notre Observatoire, des produits bon marché, supposément moins sains et ne garantissant pas, a priori, une juste rétribution des producteurs?
Lorsque nous avons décidé de mettre sur pied cet Observatoire, la question s’est bien sûr posée à la rédaction. Le critère du prix seul est-il pertinent? La qualité, la provenance, les labels, la question de la rétribution des producteurs… Des critères évidemment très pertinents, mais inapplicables, chaque produit de chaque magasin nécessitant une enquête sur la traçabilité et des analyses de laboratoire pour effectuer une évaluation qualitative totalement indépendante, comme nous le faisons à Bon à Savoir.
Pas question non plus de ne mettre dans notre caddie que des produits bio ou locaux. Ceci pour au moins deux raisons: il existe des centaines de petits points de vente dont l’achalandage varie suivant la disponibilité et les saisons et, par ailleurs, nous avons montré à maintes reprises que les aliments bio, s’ils sont presque toujours plus sains, coûtent tout de même en moyenne 150% plus chers en supermarché que les produits traditionnels. Vous recommander de dépenser 250 fr. de courses au lieu de 100 est aussi insensé qu’indécent.
Que faire, dès lors, pour vous aider à naviguer dans un marché où la légitimité des prix comme les marges des distributeurs constituent des secrets d’entreprise? Faire nos courses comme vous, en cherchant les prix les plus bas tout en glissant dans notre panier quelques produits bio sans faire trop grimper la facture. Nous avons montré dans de nombreux tests que la qualité et le prix ne vont de loin pas systématiquement de pair.
Cet Observatoire, nous l’avons voulu aussi comme un exercice de transparence. Pour vous emmener dans les coulisses de notre travail, vous montrer ses éventuelles limites et, surtout, notre détermination. Nous ne baissons pas les bras devant les embûches que les industriels, les distributeurs et parfois les producteurs sèment sur notre chemin pour rendre la comparaison complexe et, dès lors, critiquable.
Vous découvrirez dans ce numéro notre deuxième Observatoire des prix qui, nous l’espérons, vous aidera à faire les meilleurs choix.
Toute la rédaction de Bon à Savoir vous souhaite un bel été et vous donne rendez-vousle 7 septembre!
Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef