Encore exotiques dans les années 1990, les casques de ski sont aujourd’hui portés par près de neuf skieurs sur dix. Bon nombre d’entre eux en ont fait l’acquisition il y a déjà plusieurs années et se demandent à quel moment il est nécessaire d’en racheter un nouveau. Selon la plupart des fabricants, ceux-ci devraient être remplacés après trois à cinq ans, en raison du vieillissement des matériaux. L’exposition au soleil et à l’humidité, ou encore un entretien inadéquat, affaiblirait leur effet protecteur.
18 ans et toutes ses dents
Nous avons voulu vérifier si l’âge des casques a bel et bien un impact sur leur efficacité. Pour cela, nous avons envoyé 19 vieux modèles pour adultes et enfants dans un laboratoire d’analyse spécialisé, en compagnie d’un vingtième article flambant neuf. Treize d’entre eux avaient au minimum 10 ans, certains même davantage. Tous avaient déjà été utilisés plus ou moins intensivement.
L’analyse s’est concentrée sur l’absorption des chocs, le critère crucial pour protéger contre les blessures à la tête. Les experts ont étudié la capacité des casques à supporter les chocs violents, à chaque fois avec deux points d’impact: le premier sur le sommet, pile au centre, car il s’agit de leur point faible; le second trois quarts avant, car il s’agit de la zone la plus souvent touchée lors des accidents (voir encadré «Les critères du test»).
Effet protecteur toujours garanti
Les principaux enseignements de notre test sont les suivants:
- Dix-sept des dix-neuf «vieux» casques ont passé le test de sécurité sans rencontrer de problème. Le plus ancien en fait partie: il s’agit d’un modèle pour enfant de la marque Uvex, vieux de
18 ans! - La palme du plus résistant est décrochée par l’USA Naca de Scott, produit voici 14 ans.
- Le X-Static Nine Plus du fabricant Giro, âgé de 3 ans et beaucoup utilisé, s’en tire mieux que le modèle acheté neuf.
- Le Nine 9 S2 de Giro, ainsi qu’un casque pour enfants d’Uvex, tous les deux achetés en 2006, sont les deux seuls à manquer de justesse le test du choc sur le sommet.
D’après Uvex, selon ses propres tests, leurs casques tiennent environ huit ans. Mais, comme le fabricant n’a pas la possibilité de gérer le temps qui s’écoule entre la production et la vente du produit, il indique une durée de vie de trois à cinq ans. Pourtant, sur le procès-verbal de notre test, le laboratoire est formel: «Même après plusieurs années et une utilisation intensive, l’effet protecteur garanti des casques de ski ne diminue que de manière minime.»
Autrement dit, les déclarations des fabricants ne sont pas correctes. La plupart des casques jouent encore bien leur rôle de protection après plusieurs années et n’ont pas besoin d’être remplacés. Il faut toutefois que ceux-ci n’aient pas subi d’accident. Après une chute avec choc à la tête ou un dommage aux lanières, il faut jouer la prudence et en acquérir un autre.
Dix casques recommandés
Les modèles suivants ont obtenu des résultats «très bon» ou «bon» lors de deux tests réalisés la saison dernière, par Bon à Savoir, d’un côté, et par nos confrères du magazine Stiftung Wartentest de l’autre. Ils sont classés par ordre alphabétique. Pour chacun d’entre eux, nous avons indiqué le prix le moins cher observé sur internet en janvier 2017, frais de port inclus. Attention: il s’agit souvent d’un prix soldé, pour lequel toutes les tailles et couleurs ne sont pas toujours disponibles.
- • Alpina Grap 2.0 LE ⇨ 109 fr. sur campz.ch
- • Atomic Savor LF ⇨ 76.35 fr. sur blue-tomato.com
- • Giro Nine MiPs ⇨ 103.90 fr. sur sportscheck.ch
- • Head Varius 2017 ⇨ 82.95 fr. sur brack.ch
- • K2 Phase Pro ⇨ 58.10 fr. sur blue-tomato.com
- • Ktec Quantum ⇨ 119 fr. chez Athleticum
- • Marker Consort 2.0 ⇨ 94 fr. sur blue-tomato.com
- • Poc Fornix ⇨ 119 fr. sur galaxus.ch
- • Scott Symbol 2 Plus (MIPS)⇨ 150.30 fr. sur keller-sports.ch
- • Uvex Plus 2016/2017⇨ 69 fr. sur sportsonline.ch
Même chose à vélo
Toujours selon les fabricants, les casques de vélo doivent, eux aussi, être remplacés tous les cinq ans. Mais de nouveau, cette affirmation est à prendre avec des pincettes: notre analyse en laboratoire publiée dans le numéro de juillet 2017 (lire «Les vieux casques restent sûrs» sur bonasavoir.ch) montre, là encore, que la protection qu’ils procurent ne diminue pas après cinq ans: tous les modèles testés (soit 16 sur 16), âgés de six à vingt et un ans, ont passé l’examen de sécurité avec succès et protègent aussi bien que les quatre modèles neufs testés en même temps!
Darko Cetojevic / vic
En détail
Les critères du test
Nous avons envoyé 19 casques pour adultes et pour enfants régulièrement utilisés dans un laboratoire d’analyse spécialisé. Le plus ancien date de 1999. A titre de comparaison, un modèle neuf a été joint à notre panel de test.
Le laboratoire a analysé la capacité d’absorption des chocs, en conformité avec la norme DIN EN 1077. Tous les casques vendus en Europe doivent être conformes à cette norme pour pouvoir être commercialisés.
Les spécialistes ont monté chaque casque sur une tête d’essai et l’ont projetée à la vitesse de 20 km/h contre une base métallique plate. Attention: cette vitesse correspond à la norme de solidité actuellement en vigueur, mais est inférieure à celle relevée sur la plupart des skieurs lorsque des mesures de la vitesse sur piste sont effectuées (pour plus de détails à ce sujet, consultez notre article de janvier 2017 «Une protection qui reste relative» sur bonasavoir.ch).
Des capteurs mesuraient l’amortissement procuré par les casques. Ceux qui atteignent ou dépassent la valeur de décélération de 250 g ne remplissent pas la norme européenne et échouent au test. Dans notre échantillon de vingt casques, c’est le cas de deux d’entre eux, avec une valeur de décélération de 250 g et 254 g. L’Ironball de Salomon acheté voici 13 ans se classe 17e et dernier des modèles homologués, avec 243 g.