Assistera-t-on bientôt au retour en grâce des trains de nuit? Sous la pression des compagnies aériennes low cost principalement, nombreuses sont les compagnies ferroviaires européennes à avoir supprimé tout ou partie de leurs liaisons nocturnes. Il y a seulement dix ans, en effet, il était encore possible de rejoindre des villes comme Lourdes, Biarritz, Irun (Pays basque), Quimper (Bretagne), Florence ou encore Rome depuis la Suisse romande!
Les préoccupations grandissantes pour le climat et le désamour d’une partie de la population pour les vols moyen-courrier pourraient bien changer la donne. Car un trajet Bâle-Berlin, par exemple, provoque l’émission de 109,4 kg de CO2 par passager aérien, contre seulement 1,2 kg pour l’utilisateur du rail – soit près de 90 fois moins.
L’itinéraire Bâle-Berlin fait justement partie des huit lignes directes encore en fonction au départ de la Suisse, toutes depuis Bâle ou Zurich (voir tableau). Prendre le train en soirée et se réveiller au matin dans une capitale européenne? C’est possible pour Berlin (Allemagne), Budapest (Hongrie), Ljubljana (Slovénie), Prague (République tchèque), Vienne (Autriche) et Zagreb (Croatie).
L’Autriche leader du secteur
Quatre de ces huit liaisons internationales sont aujourd’hui exploitées par la compagnie publique autrichienne ÖBB, qui a fait le pari de redynamiser le train de nuit intereuropéen dès la fin 2016, à la suite du quasi-abandon de ce marché par Deutsche Bahn. En pratiquant des prix compétitifs et en mettant en avant le confort – arrivées au centre-ville, absence de contrôles de sécurité ou de supplément bagages, etc. – et l’expérience unique d’une nuit en train, ÖBB a d’ores et déjà atteint le seuil de rentabilité. Une demande et un réseau croissants font désormais du prestataire autrichien le leader du secteur en Europe centrale. De quoi donner des idées aux CFF, particulièrement frileux en la matière?
Les tarifs pratiqués s’adaptent aux classes – ainsi qu’aux options – généralement disponibles dans les trains de nuit européens: sièges (souvent inclinables), couchettes et lits. Les compartiments avec couchettes sont prévus pour quatre ou six personnes, avec toilettes et salle de bain situées à l’extrémité de chaque wagon. Les lits, quant à eux, sont au nombre de un, deux ou trois par compartiment et représentent le moyen le plus confortable de voyager. L’option «Deluxe» ajoute à la cabine une salle d’eau individuelle avec lavabo, douche et WC. Oreiller et linge de lit sont toujours inclus, tant pour les couchettes que les lits.
Le prix du trajet Bâle-Berlin est fixé à 120 fr. pour une place assise, 155 fr. pour une couchette dans un compartiment à quatre, 166 fr. pour un lit dans un compartiment à trois et 270 fr. en «Single Deluxe». Deux moyens permettent de faire de sensibles économies: profiter des prix dégriffés – billets ni échangés ni remboursés – du Ticket Shop des CFF, avec jusqu’à 60% de rabais à la clé, ou passer par le site autrichien oebb.at. Sur ce dernier, il est possible de réserver et d’imprimer les sésames de toutes les lignes au départ de
la Suisse.
Frank-Olivier Baechler
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