Benetton se rit des frontières dans sa publicité, mais pas dans ses pratiques commerciales. Deux lectrices en ont fait la désagréable expérience. Elles ont dû payer le dédouanement de vêtements achetés en ligne, alors que le site faisait la promotion de frais de port gratuits.
«J’ai passé une commande de 69.90 fr. le 12 janvier dernier», raconte Aline Monnard. Le colis arrive dix jours plus tard et le coursier d’UPS réclame 31.25 fr. pour les frais de dédouanement: le paquet a été expédié depuis l’Italie. Notre lectrice renvoie aussitôt la marchandise, mais elle devra attendre jusqu’au 7 mars pour se voir rembourser le prix des vêtements. Benetton refuse tout dédommagement pour les taxes payées en sus.
Une autre lectrice, domiciliée à Martigny, a fait la même expérience. Habituée des emplettes en ligne, elle commande plusieurs tailles du même vêtement avec, à la clé, 37 fr. pour le passage de la frontière.
Cliquer sur «À propos»
Ces témoignages ne sont, malheureusement, pas rares, car les enseignes s’engouffrent dans une zone grise sur le plan juridique. Le site benetton.com se garde bien d’évoquer toute procédure de dédouanement sur la page consacrée à la Suisse. Sur le bandeau, les «frais de port sont gratuits pour les commandes à partir de 98 fr.» Ce n’est qu’au moment de passer commande qu’apparaissent les conditions générales. Qui précisent, en anglais et en très petites lettres, que des frais de dédouanement seront perçus pour les pays hors UE.
Nos lectrices ne peuvent donc prétendre à un remboursement. Le détaillant promet toutefois de faire un geste. Avant de passer commande en ligne, la prudence est toujours de mise. Il est essentiel de lire les conditions générales, ou commencer par cliquer sur la rubrique «A propos». On lit que le siège social de Benetton se trouve à… Trévise (I). Cette précaution vaut aussi quand l’adresse web se termine par «.ch», (lire: «.ch certes, mais à l’étranger!»). Car cela ne signifie pas forcément que le colis vient de Suisse!
Claire Houriet Rime