Vous avez été nombreux à réagir à notre article sur les polluants présents dans notre organisme, révélés par des analyses effectuées sur les cheveux de vingt Suisses romands et alémaniques publié dans notre numéro de mai. Jusqu’à vingt-huit substances toxiques avaient été trouvées dans les cheveux d’une jeune Vaudoise de 16 ans, parmi lesquelles des insecticides, herbicides, plastifiants ou conservateurs.
Dans la foulée, des centaines de lecteurs ont souhaité participer à ce test, et accepté de partager les résultats avec nous. Dans quelques semaines, le laboratoire avec lequel nous travaillons sera en mesure de dresser un premier bilan de cette récolte de données et d’en tirer des informations plus globales sur l’état de contamination de la population. Peut-être même des renseignements plus spécifiques liés à des régions ou à des comportements, que ce soit des habitudes alimentaires, des activités ou l’exposition involontaire à des produits nocifs, comme le révèlent beaucoup des tests que nous réalisons à longueur d’année (voir nos tests).
Cette collaboration avec nos lecteurs est une force: en soutenant nos actions, vous nous permettez de les mener et de pousser les entreprises a davantage d’égards face aux consommateurs. Vous êtes ainsi de plus en plus nombreux à utiliser l’application Nutriscan de Bon à Savoir, qui permet d’évaluer la qualité nutritionnelle d’un aliment transformé, mais aussi de comparer les produits de même nature pour faire le meilleur choix. Nous comptabilisons, à ce jour, plus de 30 000 articles vendus en Suisse.
A travers l’utilisation de cet outil, vous contribuez, vous aussi, à faire pression sur l’industrie agroalimentaire pour qu’elle revoie la composition de ses produits les moins équilibrés. Car le Nutri-score à l’origine de notre application n’est pas obligatoire en Suisse, ni d’ailleurs en Europe. Raison pour laquelle sept associations de consommateurs, dont UFC-Que Choisir en France ou Test-Achats en Belgique, lancent l’initiative citoyenne européenne Pro-nutriscore pour qu’il le devienne sur tous les produits alimentaires dans l’UE (lire: "Initiative pour le Nutri-score"). Si seuls les ressortissants d’un pays membre peuvent parapher le texte, les binationaux en Suisse qui possèdent un passeport européen y sont aussi autorisés.
Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef