Nous l’écrivions le mois dernier: les assurances vie mixtes traditionnelles ne valent plus la chandelle. Compte tenu des taux d’intérêts historiquement bas, la part d’épargne ne suffit souvent plus à dégager un rendement au terme du contrat et, dans la plupart des cas, elle ne couvre plus les frais dus au risque. Résultat: contrairement à ce qu’on lui laisse croire, l’assuré se retrouve, en fin de compte, avec une somme inférieure à celle investie!
Il y a donc de quoi tomber à la renverse lorsque l’une de nos jeunes lectrices contacte la rédaction de Bon à Savoir, afin, dit-elle, «de témoigner pour éviter que d’autres jeunes fassent de même». Elle assume, à regret, d’avoir signé un tel contrat d’assurance, sous l’insistance d’un courtier tenace, alors qu’elle n’a ni charge familiale ni même fait un réel choix de vie. La stratégie de démarchage est rodée: cibler les jeunes sans gros salaire, le plus souvent à la fin de leur apprentissage, pour les inciter – avec charme et charisme – à accepter une offre non adaptée et qui pèsera lourd dans leur budget déjà étroit. Notre lectrice admet avoir été piégée, mais fait preuve d’une belle largesse d’esprit en témoignant (lire en page 13).
Sur le fond, le réflexe «épargne» est bon, contrairement au produit proposé. Une assurance mixte invalidité jumelée avec un plan d’épargne, mais sans assurance capital en cas de décès, aurait été plus raisonnable. Or, les assureurs n’en proposent pas… L’offre serait pourtant intéressante, puisque la part de la prime couvrant l’invalidité est déductible de l’impôt. Bémol toutefois: le jeune reste toujours lié jusqu’à la fin du contrat, à moins de racheter le tout, mais à perte...
En attendant que les assureurs adaptent un tant soit peu leurs offres aux jeunes entrant dans la vie active, un seul conseil: la prudence et, surtout, ne rien signer sous la pression d’un courtier qui n’a pas été sollicité.
Tel sera, ici, notre dernier conseil de l’année… En attendant l’édition de janvier, continuez de nous lire sur bonasavoir.ch et, surtout, nous vous souhaitons à toutes et à tous d’excellentes Fêtes de fin d’année.
Zeynep Ersan Berdoz
Directrice, rédactrice en chef