A propos de notre article «Pesticides: tous contaminés!» (6/20)
J’ai lu avec intérêt votre article. Il en ressort que trois substances interdites, ou en passe de l’être, sont présentes chez tous les sujets testés, indépendamment de leur type d’alimentation. Vous mentionnez même qu’elles le sont en quantités préoccupantes. Comment peut-on expliquer cela? Quels sont donc ces produits que tout le monde consomme massivement et qui seraient originaires de l’extérieur de l’Union européenne? Ces substances sont-elles encore présentes massivement dans les sols, même après leur interdiction? Existerait-il une autre source ou une raison possible qui expliquerait la présence de ces métabolites chez tous les sujets?
Je constate également que près de la moitié des consommateurs contaminés au glyphosate sont des consommateurs «bio». Au vu du faible taux de contamination général à ce produit, cette surreprésentation du bio est étonnante. Comment l’explique-t-on?
Enfin, la question peut-être iconoclaste, en tout cas naïve: se pourrait-il que l’interdiction – ou les directives dans le cas du bio – ne soient pas strictement respectées? Comment se font les contrôles? Il me semble essentiel de savoir d’où peuvent provenir ces contaminations par des produits interdits! De plus, dans la mesure où le citoyen va se prononcer sur l’abolition des produits sanitaires de synthèse, on peut se demander si une telle interdiction sera complètement effective au vu des résultats de votre étude. Je suis convaincu de l’utilité, voire de la nécessité, d’études telles que la vôtre et je vous en remercie. Cependant, j’ai le sentiment que votre article ne fournit pas toutes les clés. En tout cas, il m’a laissé avec davantage de questions.
Arnaud Walter
Nous comprenons votre réaction. En effet, le test pose beaucoup de questions auxquelles il est difficile de répondre. Dans l’article, nous donnons plusieurs hypothèses sur la contamination des mangeurs bio. A ce titre, une récente enquête de l’ONG Public Eye livre un éclairage intéressant. Des résidus de nombreux pesticides toxiques interdits en Suisse se retrouvent dans les denrées alimentaires importées.
Le contrôle des exploitations bio est un sujet à part entière. Les aliments bio sont les aliments les mieux contrôlés. Tous les producteurs bio subissent des contrôles au moins une fois par année pour vérifier le respect des directives. Il faut relever aussi que les fruits et les légumes issus de l’agriculture conventionnelle sont variablement touchés par les pesticides. Certaines variétés sont sensiblement plus polluées que d’autres par les résidus chimiques (lire «Inégaux devant les pesticides» sur bonasavoir.ch).
La rédaction