C’est un peu comme si on sautait d’une crainte à l’autre. Un virus s’éloigne à peine qu’une inflation vient nous coller la chair de poule. Entre les effets retard de la pandémie et l’invasion de l’Ukraine, qui a précipité la hausse massive des coûts de l’énergie, on regarde le prix des biens de consommation monter de tous côtés. Perplexes. Sans toujours bien comprendre à quoi elles sont dues, ni si elles sont toujours aussi légitimes qu’on nous l’affirme.
Dans notre dernière édition, nous avons cherché à comprendre les raisons de ces hausses, annoncées comme une fatalité par nombre d’acteurs du marché.
Nous avons montré que, loin d’être toutes justifiables, elles faisaient parfois remonter la désagréable impression d’un effet d’aubaine. La courbe des prix à l’importation et à la production en ce début d’année est restée, dans bien des cas, largement au-dessous de celle de l’évolution des prix. Sans explications convaincantes, ou sur l’air de «C’est plus compliqué que ce que vous croyez».
La transparence n’étant pas le fort des grands distributeurs, nous avons décidé à la rédaction de créer notre propre Observatoire des prix (lire ici). Un relevé mensuel effectué sur une cinquantaine de produits dans les principaux supermarchés: Aldi, Coop, Migros et Lidl.
Le panier-type de l’Office fédéral de la statistique ne reflétant que très peu notre caddie du samedi, nous avons opté pour une liste de courses pragmatique, proche de la réalité et du porte-monnaie des consommateurs. Des relevés effectués en grandes surfaces en conditions réelles, les articles les moins chers étant parfois absents des rayons (lire ici).
Nous surveillerons ainsi l’impact des hausses de prix sur notre pouvoir d’achat mois après mois, concrètement plus que statistiquement. Cet Observatoire nous permettra une comparaison avec les indices en vigueur, mais aussi et surtout de trouver les marchandises les moins chères. Car comme nous l’avons relevé, tous les produits d’une même catégorie d’articles ne prennent pas l’ascenseur en même temps, souvent pour des questions stratégiques.
A nous donc de zigzaguer d’un commerce à l’autre pour remplir notre panier en limitant autant que possible l’impact de ces hausses sur notre niveau de vie.
Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef