Nos enquêteurs se sont de nouveau rendus dans les rayons de Aldi, Coop, Lidl et Migros, un mois après avoir recherché les meilleurs prix de 53 produits chez ces détaillants. Le but: surveiller l’évolution de la situation (Lire: «Comparez, avec notre observatoire des prix»). Et les nouvelles sont mauvaises: le coût de notre caddie a bondi dans trois des quatre enseignes visitées!
C’est chez Aldi que le renchérissement est le moins marqué (+0,9%). Ses concurrents ont eu la main lourde: +6,3% chez Migros, +7,9% chez Lidl, et carrément +8,9% chez Coop, en un seul mois! Concernant ce dernier distributeur, nous nous sommes toutefois rendus dans une succursale plus petite de la même ville, celle visitée en mai étant en travaux. L’assortiment plus limité a peut-être joué en défaveur de Coop.
100 fr. chez Aldi, 136.30 fr. chez Coop
Lors de notre premier relevé, le 11 mai, le classement était similaire: Aldi proposait le caddie le plus avantageux, mais la différence avec Lidl était minime (+1,7% chez ce dernier). Migros se plaçait derrière les deux hard discounters (12,6% plus cher qu’Aldi tout de même) et Coop était clairement l’enseigne la plus chère (+26%!).
Selon notre dernier relevé, l’écart s’est creusé. Un panier de 100 fr. chez Aldi, coûte désormais 108.80 fr. chez Lidl, 118.50 fr. chez Migros et 136.30 fr. chez Coop. Le potentiel d’économies est donc considérable en faisant les bons choix. Les prix constatés sont disponibles dans l'encaddré, avec les coûts aux 100 g pour chaque produit.
La situation évoluant sans cesse dans le contexte inflationniste actuel, nos prochains relevés indiqueront si Aldi parvient à maintenir l’écart constaté ou si le hard discounter a juste différé certaines hausses.
Un produit sur cinq a augmenté
Entre 8 et 12 des 53 produits de notre sélection ont vu leur prix augmenter, en fonction des magasins. Les articles concernés varient, mais on retrouve, dans plusieurs enseignes: les carottes, les œufs bio, le Gruyère AOP, les oignons ou encore l’huile de tournesol. A noter aussi que 3 à 4 produits ont baissé dans chaque enseigne.
Chez Lidl, par exemple, 10 produits sur 53 ont augmenté. Dans certains cas, le prix de l’article lui-même a augmenté. Dans d’autres, il ne se trouvait plus en rayon et celui qui le remplaçait était plus cher.
Parmi les hausses notables, l’huile de tournesol Vita d’or dont le litre est passé de 4.29 fr. à 4.99 fr. (+16.3%), le sucre cristallisé Suisse garantie, vendu désormais 0.99 fr. au lieu de 0.89 fr. (+11,2%) ou encore les carottes suisses proposées le 11 mai à 1.69 fr. le kg et à 1.95 fr. le 14 juin (+15,4%). La disparition, provisoire ou non, de certains produits des rayons a des conséquences non négligeables. Toujours chez Lidl, nous n’avons ainsi plus trouvé de spaghetti de la marque Combino à 1.10 fr. le kg. A la place, les spaghetti Barilla constituaient l’offre la moins chère, mais ils coûtaient 3.39 fr. le kg (+308,2%). En revanche, les oranges, les tomates et le jambon étaient meilleur marché qu’en mai.
Comparer encore et toujours
Comparer est plus essentiel que jamais. Prenons le cas d’Aldi, qui a le caddie-type le moins cher. Notre tableau en ligne révèle que l’enseigne est en fait meilleur marché, aux 100 grammes, pour 30 des 53 produits. Sur ces 30 articles, elle est, cependant, 19 fois à égalité de prix avec un ou plusieurs concurrents. Le hard discounter est aussi le plus cher sur deux articles de toilette. Et pour 14 produits (26,4% du caddie), les quatre distributeurs sont à égalité ou à quasi égalité de prix (1 centime maximum d’écart pour 100 g).
Pour rappel, nous avons comparé uniquement les prix les plus bas, trouvés dans les rayons d’une succursale donnée le jour de notre visite. Nous ne tenons compte ni de la provenance ni de la qualité des produits, critères que nous évaluons par des tests indépendants en laboratoire.
Et parce que les économies ne s’arrêtent pas aux étals des supermarchés, nous avons ajouté quelques conseils pratiques (lire encadré) pour d’autres domaines de la consommation.
Sébastien Sautebin
Conseils pour économiser
Ces actions simples permettent de réduire ses dépenses dans différents domaines:
- Les tests de Bon à Savoir et de Ma Santé
Chaque mois, Bon à Savoir propose plusieurs tests effectués en laboratoire. Le classement s’effectue selon la qualité et le prix. Notre constat: de nombreux articles bon marché sont tout aussi bons, et même meilleurs, que les marchandises chères. Vous pourrez donc faire les meilleurs choix gratuitement dans des centaines de tests sur bonasavoir.ch ou sur notre application «Les tests de Bon à Savoir». Cette dernière permet, comme notre site, de modifier les pondérations et donne accès aux tests publiés dans notre magazine Ma Santé. - Economiser sur l’essence
Il est difficile de faire des économies sur le carburant en confrontant les prix des stations-service, car il n’existe pas, en Suisse, de comparateur digne de ce nom. Et effectuer un trajet plus long pour un plein meilleur marché n’est pas toujours rentable, lorsqu’on tient compte des frais kilométriques aller-retour. On peut, en revanche, économiser du carburant sans rouler plus lentement. Il suffit de suivre les conseils Eco Drive (ecodrive.ch). Par exemple: gonfler les pneus jusqu’à 0,5 bar au-dessus de la valeur conseillée (économie de carburant: 3%), ôter les barres de toit (5% à 40%), couper le moteur à chaque arrêt (2% à 10%), etc.! - Sur internet: utiliser les sites de comparaison
On trouve souvent des prix moins chers en passant par des portails spécialisés plutôt qu’en se rendant sur le site du fabricant ou du distributeur (lire «La ristourne des sites de comparaison de prix»). Parmi les comparateurs, l’incontournable toppreise.ch, mais aussi neotralo.ch, comparis.ch ou encore shopping.google.ch et preisvergleich.ch (en allemand). - Retraits judicieux pour les vacances
Retirer de l’argent liquide avec une carte de débit est, en général, légèrement plus avantageux dans les distributeurs des pays de vacances qu’auprès de sa banque en Suisse. Un test effectué par notre partenaire alémanique K-Geld au début de l’année a montré que les clients payaient 1300 fr. pour 1000 livres sterling en Suisse, alors qu’un retrait à un bancomat en Angleterre coûtait 1253 fr. (lire «Vacances: cash ou carte?»)
L’Observatoire des prix en pratique
Le panier-type utilisé par l’Office fédéral de la statistique répond à des critères et des exigences souvent éloignés de nos habitudes de consommation.
Notre Observatoire des prix ne prétend pas le remplacer, mais il apporte un outil de mesure plus proche de nos réalités et des caddies que nous remplissons chaque semaine au supermarché.
Nous nous concentrons sur les quatre principaux détaillants de Suisse romande (Aldi, Coop, Lidl et Migros), avec une liste de 53 produits parmi les plus consommés dans les ménages. Les tests que nous réalisons, tout au long de l’année, nous ayant clairement montré que les produits bio présentent moins de risques pour la santé, nous avons décidé d’en introduire près de 20% dans notre panier.
Pour chaque produit, nous avons déterminé la quantité-cible que nous souhaitions acheter, par exemple 500 g pour les spaghetti. Nous recherchons le prix les plus bas, aux 100 g, parmi tous les produits allant de la moitié au double de cette quantité fixée. Ainsi, pour les spaghetti, nous nous focalisons sur tous les paquets entre 250 g et 1 kg. Pour établir le montant de notre caddie-type, le prix de chaque article est calculé en fonction de la quantité-cible recherchée.
Les relevés sont effectués dans une grande succursale lausannoise de chaque enseigne. Nous comparons les articles présents dans les rayons. En l'absence du produit recherché, nous sélectionnons celui qui s'en approche le plus. Lorsqu’un produit est totalement absent des rayons et ne peut être remplacé par un autre, nous considérons le prix du mois précédent, auquel nous appliquons le taux de renchérissement du caddie global. Si ce taux est en baisse, nous reprenons le prix du mois précédent sans appliquer la diminution.
Pour être en mesure de comparer les prix sur la durée, nous excluons les offres spéciales, actions et multipacks.
Seuls les prix les moins chers sont considérés aussi bien pour les produits conventionnels que biologiques. Bon à Savoir évalue la qualité des produits lors de tests en laboratoire.