On l’ignore souvent, mais l’Office fédéral de la statistique entretient un site internet passionnant et particulièrement interactif. Preuve en est le système cartographique de son atlas, qui permet de dessiner une Suisse sur mesure en fonction de sa banque de données, sur des thèmes aussi variés que la population, le travail, l’agriculture, le tourisme, l’éducation, la santé, etc.*.
Dernier secteur mis en ligne: les finances publiques. Les deux cartes reproduites ci-contre en sont extraites.
En haut, le rendement moyen de l’impôt fédéral direct (IFD) pour les personnes physiques, c’est-à-dire la somme que la Confédération touche, tous les ans et en moyenne, pour chaque habitant.
En bas, la charge que représente ce même impôt pour une famille avec deux enfants disposant d’un confortable revenu brut de 150 000 fr., exprimée en pour cent.
Malheureusement, il n’est pas possible de demander un découpage strictement identique: les données concernent donc des zones dites de mobilité dans la première carte, les communes dans la deuxième. Mais la juxtaposition des deux plans permet immédiatement de s’apercevoir que les surfaces foncées correspondent rarement.
Le constat est flagrant: si c’est dans les cantons du Jura et de Neuchâtel que la Confédération ponctionne le plus notre famille (carte B), ce ne sont pas eux qui lui rapportent le plus. Pourquoi? Parce que le revenu imposable moyen de l’ensemble des habitants est clairement inférieur à celui des autres cantons romands.
Ainsi, l’IFD de notre famille correspond à un prélèvement de 15,5% à La Chaux-de-Fonds, alors que l’ensemble de cet impôt ne rapporte que 575 fr. par tête de pipe à la Confédération. Et, à l’inverse, cette même famille ne va céder «que» 8,7% de son revenu dans la ville de Genève, mais la Berne fédérale va encaisser une moyenne de 2354 fr. pour chacun de ses habitants!
Christian Chevrolet
* www.atlas.bfs.admin.ch/?fr -> Atlas statistique de la Suisse.
Pour télécharger les cartes, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.