L’urée hydrate efficacement la peau. C’est ce qu’a montré notre dernier test de lotions en mars 2019 (lire 15 lotions corporelles: la douceur n’est pas au rendez-vous). Les deux produits en contenant s’étaient placés en haut du podium.
Cette substance est un composant naturel de la peau qui permet de fixer l’humidité et de la maintenir souple. Lors de la dégradation métabolique, le corps l’élimine par l’urine et la sueur. Mais rassurez-vous, de nos jours, l’urée utilisée en cosmétique n’a plus rien à voir avec l’urine. Elle est produite synthétiquement.
Pour notre nouvelle analyse, nous avons voulu savoir si les lotions à l’urée étaient sûres, donc sans fragrance allergène et autres substances indésirables (lire «Les critères du test»).
Six produits ont obtenu la meilleure note. Ils ne contiennent ni parfums allergènes, ni substances potentiellement cancérigènes, ni perturbateur endocrinien. Parmi ces lotions figure le pH 5.5 Lait corporel Urée 10% de pH Balance, une marque de Migros. Coûtant 2.20 fr. pour 100 ml, il s’agit du produit le moins cher de l’analyse. Le vainqueur du test de 2019, l’Urea Repair Plus de Eucerin a également passé haut la main l’épreuve des substances toxiques. Mais, avec un prix de presque 8 francs/100 ml, il est nettement plus onéreux.
Gare à la senteur d’orange!
Six autres lotions s’en sortent moins bien. Cinq d’entre elles contiennent des parfums problématiques dont quatre des fragrances à fort potentiel allergène. Parmi eux, du limonène et, dans un cas, du linalol. Ces substances sont utilisées pour leur senteur d’orange et de lavande. Elles se montrent particulièrement irritantes lorsqu’elles sont en contact avec l’air. Kneipp et Lidl répondent que les parfums sont déclarés correctement sur l’emballage. Rossmann, qui fabrique la marque Isana Med, estime que le risque allergène de l’alcool benzylique utilisé comme conservateur est minime.
Le Lipikar Lait Urée de La Roche-Posay ne contenait, pour sa part, pas de parfum allergène. En revanche, le laboratoire a constaté la présence de formaldéhyde, une substance potentiellement cancérigène. La quantité établie de 10 mg/ kg était toutefois relativement faible. Jusqu’à la fin de 2019, la législation permettait une concentration de 0,2%, soit 200 mg/kg, de formaldéhyde dans les cosmétiques. Depuis, cette substance est interdite. La Roche-Posay affirme que la recette de sa lotion Lipikar ne contient pas de cet agent conservateur, même si les résultats du laboratoire montrent le contraire.
Lukas Bertschi / sp
Les critères du test
Le laboratoire allemand Dr. Wirts + Partner à Hannovre a analysé les lotions corporelles selon les critères suivants:
Parfums allergènes
Les experts ont recherché la présence de 31 substances odorantes allergènes. Ces substances doivent être mentionnées sur l’emballage à partir d’une concentration de 10 mg/kg pour les cosmétiques qui ne sont pas rincés.
Formaldéhyde
Cet agent conservateur peut irriter les voies respiratoires, la peau et les yeux et causer des allergies. Il est aussi cancérigène.
Autres agents conservateurs
Le laboratoire a recherché la présence de parabènes, qui sont des perturbateurs endocriniens. Il n’en a trouvé dans aucun échantillon.
Composés de muscs polycycliques
Ces parfums de synthèse remplacent le musc naturel très onéreux. Des expériences animales ont montré qu’ils pouvaient endommager les systèmes nerveux et endocrinien. Ils ne se dégradent que très lentement et finissent dans l’environnement (eaux usées, etc.) et affectent notamment la vie aquatique. Aucune des lotions testées n’en contenaient.
Composés de muscs nitrés
Certains peuvent déclencher des allergies ou s’accumuler dans les tissus. Le laboratoire n’en a détecté dans aucun produit.