La pompe, elle est centrale en cyclisme. Il y a, bien sûr, celle qui palpite en plein effort. Mais il y a surtout celle qui permet de gonfler correctement les roues. Or, les adeptes de la petite reine sont si attachés à la chose qu’ils ont parfois la coquetterie d’en avoir deux: une petite qu’ils emportent en balade en cas d’urgence et une plus puissante qu’ils laissent au fond du garage. C’est pourquoi nous avons demandé au Laboratoire PZT de Wilhelmshaven (D) de tester huit modèles de chaque pour en connaître les performances, et le maniement notamment (voir tableau).
La pression fait la différence
Globalement, les pompes n’ont pas rencontré de problèmes avec les pneus larges (VTT, etc.) qui exigent une pression moins élevée. C’est le gonflage plus poussé des roues étroites (vélo de course, etc.) qui a permis de séparer le bon grain de l’ivraie. Quatre modèles sont alors sortis du lot: les Topeak, Veloplus Big Ben, Beto Föhn MP-067 et Giyo GF-31. Mais, pour celui qui est moins regardant avec la finition et l’ergonomie, la Best Price de SportXX est une belle affaire pour 9.90 fr.
Vendue au même prix plancher, la California de Jumbo ne s’est pas montrée aussi vaillante. Comme ce fut déjà le cas lors d’un test effectué en 2007, son pied s’est tordu. L’entreprise nous avait alors promis que le produit serait revu. Cette fois-ci, Jumbo écrit que son article est prévu pour une utilisation occasionnelle, mais dit vouloir, malgré tout, en parler au fabricant. Sur le modèle Qualité & Prix proposé chez Coop, le tuyau n’a pas supporté la pression maximale de 8,5 bars et a éclaté.
Mini pour secours maxi
De leur côté, les minipompes coûtent tout aussi cher pour des prestations logiquement plus modestes. En règle générale, elles acceptent une pression de 3 à 4 bars, mais pas davantage. C’est suffisant pour les pneus larges, mais pas pour gonfler un boyau à bloc. Et leur petit volume exige une sacrée séance de gonflage: avec la meilleure, la Lezyne, il a fallu pomper 140 fois contre 30 fois pour la grande Topeak afin de monter la pression à 3 bars.
Deux modèles ont malgré tout obtenu la mention «bon»: la Lezyne Alloy Drive et la Specialized Airtool MTB. Elles se distinguent par leur robustesse et leur maniement aisé. Mais globalement, toutes les minipompes testées peuvent rendre service en cas de panne, même si elles ne sont pas capables de gonfler un pneu étroit à la pression suffisante. A ce propos, Lezyne recommande aux amateurs de vélo de route de se tourner vers des modèles spécifiques comme sa Pressure HP et Specialized confirme que la Airtool MTB est prévue pour les VTT.
Andreas Schildknecht / yng
Conseils
Le gonflage idéal
La pression d’un pneu dépend du poids du cycliste, du genre de boudin et du terrain. Plus une roue est gonflée, moins la résistance au roulement est élevée. Ce qui réduit aussi le risque de crevaison et d’endommagement du pneu et de la jante. Revers de la médaille, l’adhérence et le confort en pâtissent.
> Pression: sur l’asphalte, il est conseillé de gonfler ses roues à bloc. Sur un engin de course, la pression idéale se situe généralement entre 8 et 9 bars. Sur un vélo de tourisme, on oscillera plutôt entre 4 et 6 bars, alors qu’un VTT se suffira de 3 à 4 bars. A noter que les pressions minimale et maximale sont souvent indiquées sur le flanc du pneu en PSI. Il suffit de multiplier ce chiffre par 0,07 pour obtenir la valeur en bars.
> Pompe: les modèles avec manomètre intégré sont à préférer. L’embout doit être compatible avec les trois genres de valves: Schrader, Presta et Dunlop. Une pompe avec un grand cylindre d’air, de larges poignées et un pied stable facilite les
opérations.