Le coût d’une voiture est souvent sous-estimé. Au prix d’achat viennent s’additionner une multitude de frais: assurances, services, pneus, taxes routières et réparations. Nouvelle offre apparue sur le marché, le leasing de la start-up zurichoise Gowago inclut ces frais annexes. L’utilisateur n’a que l’essence à payer en plus. Ce «néo-leasing» est une alternative à l’abonnement automobile, en plein essor, pour les adeptes du tout inclus (lire «Un abonnement voiture en quelques clics»).
Coûts planifiés
L’automobiliste qui loue une voiture auprès de la plateforme Gowago signe, en fait, un contrat de financement avec la Banque Migros. Gowago est le partenaire contractuel pour tout le reste. Transparente, cette formule présente l’avantage de pouvoir planifier précisément ses coûts. Pas besoin de négocier avec un concessionnaire. Le processus fonctionne entièrement en ligne. Quant à la couverture d’assurance (casco complète et responsabilité civile), elle est proposée par la Bâloise.
Cette formule est-elle aussi moins chère? Notre partenaire alémanique K-Geld a comparé l’offre «All-in-one» de Gowago à un leasing traditionnel auprès du concessionnaire lié à la marque. Des offres ont été demandées pour trois modèles très vendus: une Skoda Octavia 1.5 TSI, une VW Tiguan 2.0 TDI ainsi qu’une voiture électrique: une Tesla Model 3. Le scénario retenu prévoit une durée du contrat de 48 mois, un maximum de 15 000 km par an et un acompte d’environ 10% du prix de vente. A notre demande, le Touring Club Suisse (TCS) a calculé les frais d’entretien et d’exploitation des trois véhicules.
Le taux d’intérêt ne dit pas tout
Calculer les mensualités est moins simple qu’il n’y paraît. Le taux d’intérêt seul ne dit pas grand-chose. Le coût du leasing dépend aussi du rabais consenti par le garagiste sur le prix catalogue et de la valeur résiduelle, soit le prix estimé du véhicule à l’issue du contrat. Pour résumer, en soustrayant la valeur résiduelle du prix net, on obtient la somme à amortir, à laquelle on ajoute les intérêts. Ce montant est ensuite divisé par le nombre de mois prévu par le contrat.
Résultat des courses: la Skoda et la VW sont un peu moins chères si on opte pour le financement d’Amag Leasing et qu’on paie les autres frais de sa poche. Sur une période de quatre ans, on peut ainsi économiser 2087 fr. pour la première et 2351 fr. pour la deuxième (voir tableau).
Des différences selon les marques
Pour la Tesla Model 3, Gowago est, en revanche, meilleur marché. Le constructeur automobile américain vend ses voitures directement sur internet et s’appuie sur Swissquote comme partenaire financier pour le leasing en Suisse. Dans ce cas, Gowago fixe un taux d’intérêt plus élevé, mais anticipe une valeur résiduelle nettement supérieure à celle de Tesla, ce qui induit une mensualité plus basse. Au terme de la durée du contrat, l’économie potentielle s’élève à 2880 fr.
Responsable des finances de Gowago, Alexej Winter admet que Amag est plus avantageuse pour la Skoda et la VW. Il doute toutefois que le rabais sur le prix catalogue appliqué par Amag corresponde à un cas normal. Selon lui, leur offre est en tout cas plus favorable pour d’autres marques comme Renault, Ford ou Volvo que pour les voitures neuves d’Amag.
Aussi pour les occasions
L’option Gowago est également intéressante pour les voitures d’occasion, car le taux d’intérêt du leasing est le même que pour les véhicules neufs. Avec son paquet de prestations inclus, l’entreprise décharge le client du risque de réparation, plus élevé pour les occasions.
Amag propose aussi un leasing tout compris. Le client peut choisir entre trois paquets de services pour des voitures neuves VW, Audi, Seat et Skoda. Le plus complet, Go, intègre les travaux de service et d’entretien, les réparations d’usure, le remplacement et le changement des pneus ainsi qu’un véhicule de remplacement pendant la durée de l’entretien. Les taxes routières, les assurances et la vignette ne sont toutefois pas incluses.
Thomas Lattmann / Alexandre Beuchat
Les pièges des conditions contraignantes
Les Suisses sont nombreux à opter pour le leasing. Les publicités vantent des taux d’intérêt très bas et des mensualités qui ne devraient presque rien peser dans le budget. Mais attention aux mauvaises surprises! Ce financement est souvent mal compris par les consommateurs.
Un leasing est nettement plus coûteux qu’un achat au comptant. Pour celles et ceux qui n’ont pas suffisamment d’économies pour s’offrir une voiture, on peut envisager d’autres solutions, comme la possibilité d’emprunter de l’argent à un proche. Le petit crédit est une autre option, souvent plus intéressante. Elle offre la possibilité de déduire fiscalement les intérêts de la dette. Et, comme le consommateur est propriétaire du véhicule, il peut en faire ce que bon lui semble (revente, etc.).
Promu comme une solution flexible, le leasing est assorti de conditions contraignantes. Les résiliations anticipées reviennent très cher, surtout au début du contrat. Comme toujours, avant de signer, il faut comparer plusieurs offres et ne pas se laisser abuser par des taux d’intérêt à 0%. Ce taux est rendu possible par une petite astuce: le rabais concédé par les garagistes sur le prix catalogue des véhicules n’est souvent pas appliqué.
De plus, la facture peut être salée si l’on dépasse le nombre de kilomètres maximum fixé par année. Rappelons enfin que la voiture demeure la propriété de la société de leasing et doit être retournée à la fin du contrat. L’automobiliste peut acquérir le véhicule seulement si une option d’achat est prévue dans le contrat.